
D’ici là…
Dans cinquante ou cent ans
Que diront nos enfants
Si nous ne changeons pas
De cap et de compas?
Nous n’allons nulle part
Où nous arriverons
Pressés et en retard
Les yeux sans horizon
Plus nous changeons, changeons
Plus c’est presque pareil
Essor puis reculons
Nous changeons de corbeille
Nous dormons, nous rêvons
Étonnés au réveil
D’effacer les questions
Que nous posions la veille
Dans cinquante ou cent ans
Serons-nous si contents
Que dans notre héritage
Y’avait que des bagages?
Emporter en partant
Ce que l’on a donné
Voilà un testament
Bien facile à signer
Plus nous changeons, changeons
Plus c’est presque pareil
L’oubli a ses filons
De bien mauvais conseils
Nous allons oubliant
Les leçons de nos pères
Nous allons délaissant
L’idéal de nos mères
Dans cinquante ou cent ans
Qu’en sera-t-il du vent
Que l’on aura troqué
Pour des dollars usés?
On a volé nos terres
Hypothéqué la mer
Exilé nos talents
Exploité nos enfants
Plus nous changeons, changeons
Plus c’est presque pareil
Le statu quo sent bon
Dans un demi-sommeil
Le clan des satisfaits
S’y complaît, s’il vous plaît
L’union du pas-si-pire
Attend sans un soupir
Dans cinquante ou cent ans
Ce n’est pas si longtemps
Que dira donc l’Histoire
Des matins et des soirs
Que l’on aura jetés
À des futilités?
Sans oublier nos nuits
Meublées de faux ennuis
Plus nous changeons, changeons
Plus c’est presque pareil
Nous faisons du salon
Cois, voyeurs de nouvelles
Quand revient un printemps
Et qu’il n’invente rien
Alors il est grand temps
De s’inventer le sien