Un oiseau dans ma cour
Ces paroles inspirées de lectures, de rencontres, de réflexions et de sa propension à jeter un regard critique sur la société qui l'entoure, Guy les offre aux créateurs de musique à la recherche de textes significatifs.
« La chanson… c’est un vivant petit oiseau sensible et intelligent dont l’univers est la cour, il connaît et ressent tout mais en petit, c’est très parent avec le conte et la fable. » – Félix Leclerc
Je suis un Américain
De mon pays je suis l’emblème
L’homme nouveau, réinventé
J’ai le culte de moi-même
De la jeunesse, de la beauté
Je suis la crème de la crème
Je suis le rêve réalisé
Je récolte ce que je sème :
Une fortune bien méritée
Je suis un Américain
Jamais petit, jamais moyen
Je me réclame du Divin
Mais je garde une arme à la main…
Ma banque est une cathédrale
La bourse lui tient de tabernacle
J’y place le précieux métal
Il fructifie comme par miracle
Devant mon puissant capital
Volent en éclat tous les obstacles
Et je m’élève au rang d’étoile
Et je me donne en spectacle
Je suis un Américain
Jamais petit, jamais moyen
Je me réclame du Divin
Mais je garde une arme à la main…
Je suis le roi d’un monde fou
Que l’on admire pour ses prouesses
Mes frères croupissent dans la boue
Faut-il donc que je m’abaisse?
Ne vaut que l’homme qui reste debout
À mon pays j’ai fait promesse
L’homme pour l’homme est un loup
Malheur à qui montre faiblesse
Je suis un Américain
Jamais petit, jamais moyen
Je me réclame du Divin
Mais je garde une arme à la main…