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Quand on veut dresser un portrait des Métis et parler de leur histoire, et qu’on commence à fouiller parmi les écrits, on rencontre des mots comme « controverse », « marginalisation », « frustration », « complexité », « injustice », « exil »… et on se rend vite compte que pour comprendre ce que signifie être Métis de la rivière Rouge, il faut remonter à la source. C'est ce que nous avons tenté de faire, avec la collaboration d'Arianne Mulaire de l'Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba.

En commençant par le commencement

Les coureurs des bois

Dès le début de la colonisation de la Nouvelle-France, au milieu du XVIIᵉ siècle, les Autochtones entrent en contact avec ces jeunes hommes venus de l’Europe pour s’emparer des ressources naturelles des Pays d’en Haut¹ à des fins commerciales. En effet, avec leur engouement pour les hauts-de-forme en feutre de castor, les Européens ont fini par faire presque disparaître cet animal de leur continent. Qu’à cela ne tienne, on découvre une nouvelle source d’approvisionnement de l’autre côté de l’océan Atlantique.

Un coureur des bois

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Arthur Heming, Bibliothèque et Archives Canada, C-005746

Bien qu’intrigués par les objets décoratifs tels que les perles et les broches, les Autochtones déterminent ce qui peut leur être utile et demandent surtout des objets en métal (chaudières, aiguilles, ciseaux, divers outils), du tissu, des chandelles, etc. Plus tard, ils se feront offrir des armes et de l’alcool pour des raisons calculées qui dépassent le simple troc. 

Les administrateurs de la Nouvelle-France commencent à voir d’un mauvais œil le mode de vie des coureurs des bois qui se déplacent pendant de longs mois et nouent des alliances avec les Autochtones. Dans le but d’encadrer ces jeunes et d’endiguer le dépeuplement de la colonie, on instaure un système de congés de traite où l’on fait signer des permis par les coureurs des bois qui deviennent ainsi des engagés. Ces engagés sont appelés des « voyageurs » et ils ont maintenant une profession respectable. 

Dans la chronique Sur les traces des voyageurs, Gilles Bédard offre des détails sur l’origine de l’appellation « voyageurs » qui a suivi celle de « coureurs des bois ». 

Les voyageurs

Alors qu’il devient plus difficile d’obtenir un permis de traite et des marchandises à crédit, l’écart s’élargit entre les coureurs des bois et les voyageurs. Ces derniers se font engager sous contrat par des marchands et l’appellation « coureurs des bois » devient négative, car associée à « hors-la-loi ». Le statut du voyageur qui se fait engager lui permet parfois de commercer pour lui-même et on voit naître les « marchands voyageurs ». 

C’est dans un but mercantile que les deux rivales dans le négoce de fourrures, la Compagnie de la Baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest, ont parfois encouragé les unions des voyageurs avec des femmes des Premières Nations. En effet, on avait constaté que le succès de la traite des fourrures et l’établissement de réseaux commerciaux découlaient de l’efficacité de ces unions qui réduisaient les coûts de vie en hiver, lorsque les voyageurs restaient dans les communautés de leurs partenaires. 

Et c’est ainsi que l’histoire de la nation Métis connaît ses débuts.
 

Voyageurs franchissant les rapides au Manitoba

Source : La vie des voyageurs, Magazine Le Nénuphar, déc. 2017  © Toute reproduction interdite

(Prochain article : Identité distincte)

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