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Ancrages

[Ce texte est une version abrégée d’un extrait de la Prise 7 de l’ouvrage
Depuis les plaines jusqu’aux sommets des Rocheuses de Denis Gravel.]

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« Puis, encore une fois, on a initié tellement de gens. On a partagé avec tellement de gens à travers les années. Je pense que c'est ça, le partage de ce qu'on aime. »
— André Mahé

 

Découvrez la montagne

 

Cela peut sembler étonnant, mais lorsque je me promène en randonnée avec ma chienne Abbie, tout le monde s’arrête pour l’admirer et veut la caresser. Avec André, c’est un peu la même chose… mais sans les câlins. Je vais vous raconter une petite histoire vécue par mon ami Wayne, qui vous fera comprendre la situation. Elle m’est d’ailleurs arrivée plus d’une fois, et je suis certain que toute personne ayant déjà accompagné André à Banff, au lac Louise ou dans les Rocheuses s’y reconnaîtra.

Un jour, nous étions sur sa terrasse, discutant tranquillement d’André. Wayne me racontait, avec un enthousiasme contagieux, qu’à Winnipeg comme dans les montagnes, André croisait toujours quelqu’un qui le connaissait. Toujours. Et chaque rencontre donnait lieu à une conversation. Nous, nous attendions… Bref, cette réputation bien particulière a souvent ouvert des portes au Club d’escalade de Saint-Boniface.

Lors des réunions du conseil d’administration, André saisissait chaque occasion pour proposer de nouvelles activités : former un groupe d’élèves, d’étudiants, d’adultes à la tour ou au mur d’escalade… et, parfois, établir un pont entre le club et les montagnes. C’est ainsi qu’ont vu le jour les projets : Découvrez la montagne et Festiglace.

Découvrez la montagne offrait à André une possibilité de plus de transmettre sa passion : les panoramas grandioses, l’effort physique, la planification minutieuse de chaque parcours… et, bien sûr, les soupers animés où l’on partageait vins, rires et souvenirs de la journée. Grâce à sa connaissance approfondie des Rocheuses, il planifiait cette semaine sans difficulté, évaluant avec précision les niveaux des sentiers pour offrir une expérience mémorable à chacun.

 

En 2006, il organise d’ailleurs une semaine de randonnée historique pour souligner les 100 ans du Club alpin du Canada.

 

« Si vous avez l’esprit de découverte, de curiosité, d’aventure, de convivialité
et le goût de l’effort, nous vous ferons découvrir toutes les richesses des
Rocheuses canadiennes.
 » — André Mahé

 

Festiglace

 

Lancé en 2000, Festiglace a joué un rôle déterminant dans la promotion de l’escalade sur glace dans notre communauté. Pendant trois jours de février, du vendredi au dimanche, le festival permettait au public d’essayer la glace, aux passionnés de compétitionner, et à tous de célébrer l’hiver autour d’un tournoi alpin aussi ludique que mémorable.

 

L’évènement débutait par une activité très attendue : inviter ceux et celles massés près du grillage à tenter l’ascension de la tour de glace de 20 mètres. Beaucoup relevaient le défi. C’est ainsi que Thérèse Dubé découvre par hasard une passion insoupçonnée. Venue lors de la journée portes ouvertes sans l’intention de grimper un jour dans les Rocheuses, elle se retrouve dès le lendemain à participer à sa première compétition, alliant vitesse et difficulté.

« J’adore l’hiver. Et j’adore l’alpinisme, surtout sur glace. Si tu peux monter une échelle, tu peux escalader la tour. Mais avant tout, c’est l’fun! » — Thérèse Dubé

 

Le samedi, les épreuves de vitesse et de difficulté commençaient vers midi. Le matin était consacré au balisage : peinture rouge, installation des parcours… Une véritable armée de bénévoles était nécessaire pour assurer sécurité et fluidité. Peu à peu, les spectateurs arrivaient, créant une ambiance électrique. Les compétiteurs ajustaient leur équipement, l’excitation montait, et les encouragements résonnaient d’une voix à l’autre.

L’épreuve de difficulté apportait son lot de suspense : glissades, chutes, piolets qui décrochent… mais toujours suivis d’applaudissements chaleureux. La vitesse offrait un spectacle impressionnant, certains grimpeurs atteignant les 20 mètres à un rythme fulgurant.

 

En fin de journée, commanditaires, prix, sourires et fierté se donnaient rendez-vous… puis tout le monde se dirigeait vers la maison d’André. Carol et lui accueillaient les participants avec chaleur. Les photos du jour défilaient à la télévision, les conversations allaient bon train, et les fameuses lasagnes contribuaient à l’ambiance réconfortante.

Le dimanche, place au tournoi alpin, ouvert à tous. On formait des équipes costumées, on cherchait un nom original, on accumulait des points bonus… et l’on découvrait que soudoyer les juges avec humour et gentillesse portait parfois ses fruits. L’expédition folle et entièrement fictive réclamait créativité, cohésion et un solide sens de l’autodérision. La journée s’achevait par une remise de prix célébrant les équipes les plus méritantes… ou les plus farfelues.

Grâce à la construction de la tour, une véritable communauté de grimpeurs et randonneurs a vu le jour. L’escalade sur glace est devenue une activité très prisée, au point où de plus en plus de personnes ont fini par acquérir leur propre équipement. Malgré les aléas du climat, la tour a toujours ouvert — parfois avec un mois de retard ou un mois d’avance, mais jamais sans accueillir les grimpeurs.

 

Festigrimpe

 

Festigrimpe annonce quant à lui l’arrivée de l’été. Les prises remplacent la glace, les sourires remplacent les gants, et la fête sert à remercier bénévoles et membres pour leur engagement. Mais Festigrimpe sert aussi à soutenir deux causes chères au CESB : le fonds népalais et la Fondation Rêves d’enfants.

En 2006, au retour d’un voyage au Népal, André Mahé et Wayne Selby entreprennent, avec le CESB, de parrainer une famille népalaise en assumant les frais de scolarité de leurs deux enfants, Nerisha et Nimesh, leur donnant ainsi accès à la meilleure école de leur quartier.

Le « Défi Everest » permet quant à lui d’amasser des fonds pour la Fondation Rêves d’enfants. Les participants doivent grimper l’équivalent des 3 468 mètres séparant le camp de base du sommet. Un moment touchant : c’est Nicolas Gravel, 8 ans, qui atteint symboliquement le sommet en premier.

Le CESB organise également plusieurs activités de financement, dont la projection des meilleurs films du Vancouver International Mountain Film Festival et une collaboration avec les écoles grâce au Club Altimètre, destiné aux jeunes grimpeurs de 5 à 12 ans.

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