Vous aurez remarqué que nous nous efforçons de vous offrir des mots rares et peu connus. Au cours de notre recherche, nous avons rencontré des termes comme galimatias, sérendipité, velléitaire et idiosyncrasie qui se trouvent assez bien placés dans la gamme des mots peu utilisés, même dans un registre de langue soutenu. Mais pour cette chronique, nous tentons d’aller un peu plus loin…
Boustrophédon
On peut établir une certaine comparaison entre le boustrophédon, soit l’écriture archaïque du grec et de l’étrusque dont les lignes se lisaient en alternance de gauche à droite et de droite à gauche et le tategaki, la manière traditionnelle d’écrire des Japonais, verticalement et de droite à gauche. En effet, ces deux façons ont été développées pour correspondre aux matériaux utilisés pour l’écriture à une certaine époque.
L’orientation du tategaki, influencé par l’écriture chinoise classique, correspondait à la disposition des rouleaux et des pinceaux, les outils d’écriture anciens. Le boustrophédon, évoquant le mouvement d’un bœuf labourant un champ, qui va et vient en zigzag, était particulièrement adapté à la pierre ou aux tablettes de cire, car il évitait les manipulations répétées du support pour revenir au début d’une ligne. Il y avait là économie de temps, d’espace et d’énergie.
Si le boustrophédon a disparu avec l’évolution des matériaux d’écriture, il reste un fascinant témoignage des débuts de l’écriture. Du côté japonais, alors que les formats modernes comme les sites Web, les SMS et les courriels favorisent généralement le yokogaki (écriture horizontale de gauche à droite) en raison de l'influence occidentale, le tategaki reste courant dans les romans, la poésie, et certains journaux pour conserver un style esthétique et culturel.
Exemple de boustrophédon :

Source : Wikimedia
Exemple de tategaki :

Source : Wikipédia
Thanatophobie
La peur de la mort est tout à fait naturelle chez les êtres vivants, étant liée à l’instinct de survie. Mais lorsqu’elle devient excessive, voire morbide, elle peut entraîner des effets délétères. On peut développer une thanatophobie (phobie de la mort) à la suite d’événements traumatisants comme la perte d’un proche, une maladie grave ou une expérience de mort imminente. Ces événements peuvent déclencher une anxiété profonde liée à la mortalité et nous confronter directement à la fragilité de la vie.
Ironiquement, la thanatophobie peut contribuer à accélérer la mort, car, en tant que trouble anxieux, elle a des répercussions physiques et mentales qui peuvent nuire à la santé. En effet, l’anxiété chronique a des effets sur le système cardiovasculaire susceptibles d’entraîner de l’hypertension artérielle, un risque accru de maladies cardiaques, des palpitations… Par le fait même, le stress prolongé diminue l’efficacité du système immunitaire, augmentant ainsi le risque d’infections ou d’autres maladies.
Il est donc évident que la gestion de cette phobie est essentielle pour préserver la qualité et la durée de vie.
Avez-vous des mots à nous proposer pour alimenter cette chronique? Des mots que vous auriez rencontrés au cours de vos lectures...