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L'histoire du bison

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Autrefois, les bisons se déplaçaient librement dans les prairies de l’Ouest, mais des créatures à deux pattes sont venues les chasser. Ces chasseurs étaient si efficaces que le chemin de fer et les fusils les ont privés de leur prairie. De nos jours, les bisons vivent dans des fermes en espérant pouvoir s’en échapper un jour!

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Vous trouverez l’histoire du bison vers l’est, à côté du fort Gibraltar. En partant de la porte d’entrée du fort (dos aux portes), avancez vers la gauche, mais ne tournez pas par le coin du fort. Dirigez votre appareil vers le champ ouvert.

CALEPIN HISTORIQUE

 

Les prairies ont soutenu de riches écosystèmes diversifiés pendant des milliers d’années. Caractérisées par des herbes hautes, des touffes d’arbustes et de fleurs sauvages de couleurs éclatantes jaune et orange, les plaines septentrionales accueillaient une diversité d’animaux et de groupes humains. Le principal habitant des lieux était le bison d’Amérique, aussi appelé buffalo par les premiers explorateurs européens qui les ont aperçus et les communautés autochtones d’aujourd’hui. Avant la réintroduction des chevaux par les Espagnols, les Autochtones des plaines chassaient le bison avec l’aide de chiens de chasse qui rassemblaient les bisons et les dirigeaient vers des falaises appelées précipices à bisons. Après la réintroduction des chevaux, toutefois, et leur réorientation vers l’agriculture, ces groupes ont adopté une stratégie saisonnière hybride en profitant de la mentalité grégaire de leurs montures pour chasser le bison à cheval avec un arc et des flèches, une lance et, finalement, une arme à feu.
 
Le bison fournissait presque tout ce dont avait besoin une communauté autochtone. Les peaux étaient tannées à la cervelle pour la confection des vêtements, des costumes et des tipis. Les os pouvaient être évidés et transformés en outils comme les fléchettes, les grattoirs et les outils agricoles tels que des houes. Plus important encore pour le commerce des fourrures, la chair et la graisse des bisons servaient à préparer du pemmican. Nous y reviendrons. Presque toutes les communautés autochtones des plaines, comme la confédération des Pieds-Noirs, les Mandan, les Nehiyâw (Cris des plaines) et l’Oceti Sakowin (connus aussi sous le nom de Grande Nation Sioux, composée des Dakota, des Lakota et des Nacoda) tenaient le bison en haute estime pour sa capacité de soutenir la vie. Les bisons ont été chassés en très grand nombre et honorés dans des cérémonies telles que la danse du soleil. Au moment où d’autres nations autochtones comme les Anishinaabe sont arrivées dans les plaines à la fin du XVIIIᵉ siècle et au début du XIXᵉ siècle, elles ont aussi gravité autour de la chasse au bison et participé à la production de pemmican.
 
Le mot cri « pimikân », qui signifie « fait de graisse », décrivait non seulement un aliment, mais aussi son mode de préparation. Bien qu’on puisse préparer du pemmican avec n’importe quelle combinaison de protéine animale et de graisse, on le produisait surtout avec la chair et la graisse de bison dans le contexte du commerce des fourrures des prairies.
 
Bien que les Premières Nations aient chassé le bison pour nourrir et habiller leurs familles et enrichir leur commerce avec d’autres nations, la chasse au bison emblématique des Métis a porté ce mode de vie à un autre niveau. En appliquant des tactiques guerrières et une hiérarchie stricte fondée sur l’expérience, ces derniers se déplaçaient à cheval au milieu des troupeaux de bisons et tuaient des centaines d’animaux en une seule sortie. Selon Peter Erasmus, auteur et observateur métis, les chasseurs sciaient parfois le canon de leur mousquet, crachaient une balle dans le canon du fusil et tiraient sur les animaux qui avaient les plus grosses bosses en sachant qu’ils donneraient plus de pemmican, tout en suivant à cheval l’allure des bisons. Erasmus a également observé que certaines Métisses participaient aussi à la chasse et étaient de bonnes tireuses. Les chasses avaient généralement lieu au printemps et à l’automne et servaient à approvisionner les entreprises de traite des fourrures, et même plus tard le gouvernement colonial britannique, qui pouvaient ainsi préparer des conserves pour leurs employés et leurs soldats.
 
Après la chasse, on dépeçait les animaux, puis on découpait la chair en minces lanières qu’on mettait à sécher sur un feu ou au soleil. On faisait fondre la graisse trouvée autour des organes et dans les longs os, afin de la liquéfier. Une fois la viande séchée, on la broyait jusqu’à la consistance du bran de scie, en vue de la mélanger avec la graisse dans une proportion de 60 % de viande. On entreposait ensuite le produit final dans des sacs en peau qui pesaient environ 60 livres chacun. Il arrivait parfois que les Premières Nations et les Métis ne préparent pas de pemmican, mais vendent plutôt les ingrédients à la Compagnie du Nord-Ouest (CN-O). Cette dernière demandait ensuite à ses employés de préparer le pemmican eux-mêmes. On appelait parfois le produit final du « pemmican grossier ». Le pemmican préparé par et pour les Premières Nations avait tendance à être de qualité supérieure et pouvait contenir des baies séchées, de la moelle, du sang et d’autres ingrédients qui en amélioraient le goût. On appelait parfois ce produit final du « pemmican fin ». On consommait l’aliment tel quel ou on l’utilisait comme base pour un ragoût (appelé « rubbaboo »), une soupe ou du pain.
 
Le commerce du pemmican a permis aux entreprises de traite des fourrures de survivre, mais il a aussi provoqué des conflits et entraîné de la violence. En 1812, lord Selkirk, un philanthrope écossais et actionnaire de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), recevait une subvention pour l’achat d’un terrain à proximité de La Fourche, afin de relocaliser des colons écossais et irlandais dépossédés. Il ne comprit pas entièrement l’incidence de l’afflux de colons sur la collectivité existante centrée sur le commerce des fourrures et composée de citoyens (engagés à la retraite), de Métis et de membres des Premières Nations, notamment d’Anishinaabe. Bien qu’elle ait d’abord offert son soutien aux colons dans le besoin, la CN-O en a finalement eu assez de leur présence et du fait qu’ils profitaient des ressources de la colonie de la rivière Rouge. CN-O. Lorsque Miles MacDonell de la CBH a adopté la « Proclamation sur le pemmican » en 1814, qui interdisait l’exportation de marchandises de la colonie et la chasse au bison à cheval, la CN-O a vraiment mal réagi. La CN-O et les Métis, ses alliés sur le territoire, ont totalement ignoré la proclamation et refusé de reconnaître l’autorité de la charte de la CBH. Ils ont poursuivi leurs activités comme d’habitude, ce qui a mené à des conflits : des entrepôts de pemmican des forts ont été vidés, des cultures ont été détruites et des maisons ont été incendiées. Après que le conflit ait culminé à la bataille de la Grenouillère en 1816, la colonie initiale a été dissoute et lord Selkirk s’est lui-même rendu à la rivière Rouge en 1817, en vue de négocier le « traité sur le tabac » avec le chef Peguis et plusieurs autres chefs autochtones. Selon ce traité, les Autochtones possédaient le titre des terres où les nouveaux colons pouvaient construire leur maison. Pour les Anishinaabe, cela signifiait le maintien de relations fructueuses avec des alliés militaires potentiels. Malgré la fusion de la CN-O et de la CBH en 1821, les Métis et des Premières Nations, comme les Nehiyâw et les Anishinaabe, étaient en mesure d’exercer un pouvoir économique incroyable en maintenant leurs chasses au bison semestrielles et en transformant des centaines d’animaux en milliers de livres de pemmican.

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