ENTREVUE AVEC MONA-ÉLISE SÉVIGNY, présidente
Mon parcours vers la présidence
Après mes études au CUSB, j’ai enseigné au Québec pendant quelques années. Puis, j'ai décidé de revenir au Manitoba où l’on offrait des conditions d'emploi avantageuses... sans compter que je m'ennuyais du Manitoba, des gens d'ici. Dès mon retour, en 2016, je me suis impliquée aux ÉFM parce que je connaissais l’importance du travail qu’on y faisait. J'ai été élue au CA l’année suivante et j’ai agi à titre de conseillère durant six années pendant lesquelles j’ai présidé le comité des communications et fait partie de plusieurs autres comités… tout ça, en plus d’enseigner. Ce travail bénévole, c’est vraiment par amour pour la langue et surtout pour l’avancement de l’enseignement en français au Manitoba que je l’ai fait. J’ai été élue présidente lors de l’AGA du 27 avril 2024.
L’organisme Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba (ÉFM) est une agence professionnelle de la Manitoba Teachers Society (MTS) et représente tous les enseignants des programmes d’immersion et francophones de la province, soit environ 2 100 membres. Les ÉFM contribuent au développement professionnel de tous leurs membres.
Pendant mon mandat de deux ans
Lors de la dernière AGA, il y a eu plusieurs bonnes décisions, dont la création de deux postes désignés au sein du CA qui entreront en vigueur lors de la prochaine AGA : une personne pour représenter les perspectives autochtones et une autre pour représenter les enseignants formés à l’international. C’est très important pour moi que tous ces gens aient une place autour de la table.
La francophonie a évolué depuis les 15-20 dernières années et je suis fière que nous ayons maintenant un comité spécial pour nos enseignants formés à l'international. Ceci fait partie des solutions pour contrer la pénurie et améliorer la rétention des enseignants, nos grands enjeux en ce moment en éducation. Il nous faut trouver les façons de bien appuyer nos enseignants en poste, dont ceux formés à l’international qui vivent des réalités différentes et auxquels on doit donner la parole afin de connaître leurs besoins.
Notre slogan, aux ÉFM, c’est « Les ÉFM de partout… » et je me plais à ajouter « … de partout et pour tous » et c’est ce qui me tient à cœur : que tout le monde ait une place aux ÉFM.
« Les ÉFM jouent un rôle d’interlocuteur aux paliers national et interprovincial, et répondent à vos besoins en offrant des services en français dans le domaine de la formation continue par le biais d’ateliers destinés au personnel enseignant débutant et en mi-carrière, d’un programme de jumelage et des conférences pédagogiques provinciales. » Source : site Web des ÉFM
Entre autres, la présidence des ÉFM est membre d’office de comités nationaux d’éducation de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE). Les ÉFM sont aussi un membre fondateur de la CAFÉ qui est la Conférence des associations francophones d’éducation.
Les défis
Le mandat des ÉFM, c'est de servir nos membres oui, mais c'est aussi d’examiner l'état de l'éducation en français au Manitoba, n'est-ce pas? Lors de ma tournée des écoles de la province, au mois d’octobre, j’ai pu écouter les enseignants autant des programmes d'immersion que ceux des programmes de langue française. Et dans cette diversité qu’est la francophonie manitobaine, on retrouve des points communs : la pénurie des enseignants et la fatigue des enseignants en poste. C’est donc à nous de trouver les façons de les appuyer, en utilisant, entre autres, notre budget attribué au perfectionnement professionnel. L'idée est d'être le plus présent possible pour nos membres en leur faisant connaître les ressources en français disponibles, qui sont parfois plus difficilement accessibles en milieu minoritaire. Parce que c’est le même son de cloche partout : manque de ressources, manque de ressources, manque de ressources.
Des solutions
Nous avons déjà beaucoup de choses en place comme les octrois financiers offerts à nos membres pour le développement professionnel et pour les relations publiques. Il y a aussi des réseaux d'apprentissage régionaux, qui soutiennent des groupes d’enseignant·es qui veulent développer et entretenir un réseau de relations professionnelles entre eux.
Donc on a ces octrois-là pour permettre un échange entre les programmes, puis aussi pour s'appuyer les uns les autres et valoriser nos ressources respectives et les rendre accessibles.
Ce que j’aime le plus
Les membres, toutes mes rencontres avec eux quand je vais me promener dans la province, mais aussi quand les gens viennent à nous dans les bureaux de la MTS où je travaille. Les membres viennent ici pour les comités, les conseils des écoles et des représentants de partout de la province viennent nous rencontrer. Je ressors de ces rencontres-là vivifiée, parce que c'est une belle énergie qu’on retrouve chez les gens qui veulent apprendre, qui veulent se connaître, qui veulent se côtoyer. C'est très encourageant pour moi de voir ça.
Dès 1968, le tout premier Conseil des ÉFM a décidé de publier une revue. Depuis, il y a eu trois numéros de l’Inform-Action par année.
ENTREVUE AVEC BRAHIM OULD BABA, chef de département à la MTS
Mon arrivée à ce poste
J’ai été enseignant à la DSFM durant sept ans et dès le début, je me suis impliqué auprès des ÉFM avant d’arriver à la Manitoba Teacher’s Society (MTS), il y a 10 ans. Cet organisme représente les 16 600 enseignants d’environ 700 écoles publiques au Manitoba et dont les membres œuvrant en français sont représentés par l’organisme Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba (ÉFM). Dans le cadre de mon travail avec la MTS, une partie importante de mon rôle est de travailler avec les ÉFM. Il y a quatre ans, je suis devenu chef de département des services professionnels et services en français tout en gardant le même rôle qui est d’appuyer le CA des ÉFM en ce qui a trait à la gouvernance. Je travaille donc de très près avec le CA, sa présidente, ainsi que plusieurs de ses comités.
Ce que j’aime le plus
Ce qui m’anime, c’est le service aux membres et plus particulièrement ceux qui travaillent en français. Il faut savoir que les ÉFM, c’est le seul organisme provincial de tout le Canada qui regroupe à la fois les enseignants qui travaillent en français et ceux qui travaillent en immersion française. Partout ailleurs, ce sont des regroupements séparés. Nous sommes donc uniques dans le genre à former une connexion entre ces deux mondes et ceci, depuis le tout début de l’histoire des ÉFM.
À sa fondation, en 1968, l’organisme s’appelle la Société des enseignants de langue française (SELF) et regroupe les enseignants des diverses divisions scolaires qui travaillent en français. Elle est alors un groupe spécialisé, affilié à la Manitoba Teachers’ Society (MTS), laquelle fournit les services d’un cadre francophone. En 1972, SELF est renommée Éducateurs franco-manitobains et la MTS lui accorde une affiliation. C'est à l'AGA de 1986 que l’Association est renommée les Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba.
Les partenariats
Les ÉFM s’occupent de toutes les questions liées à l’éducation en français. Ça commence avec la relation avec le gouvernement. Donc, les ÉFM ont comme partenaire le Bureau de l’éducation française (BEF) qui est dirigée par un sous-ministre adjoint. Nous travaillons aussi en partenariat avec l’Université de Saint-Boniface (USB) en ce qui a trait à la formation des enseignants ainsi qu’avec les divisions scolaires.
Dans ce cadre-là, notre mandat et notre objectif sont d’améliorer les conditions de travail à titre professionnel. Un dossier sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années et qui est une de nos priorités est toute la question de la rétention, du recrutement et du développement professionnel des enseignants.
Les objectifs
Dans le contexte minoritaire francophone, il est bien entendu que pour pallier les problèmes de rétention et de recrutement, on se tourne vers l’immigration. C’est pourquoi le volet formation des enseignants formés à l’international est identifié comme étant très important. Nous avons donc lancé plusieurs projets pour travailler avec l’USB qui, en passant, en sont maintenant à un effectif de 30 % de leurs étudiants de la faculté d’éducation qui sont formés à l’international. De même, nous travaillons avec les divisions scolaires pour les appuyer et développer des ressources et une stratégie viable.
Mais le plus grand défi reste l’accès aux ressources en français. Mis à part la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), les divisions scolaires s’attendent souvent à ce que tous les enseignants soient des traducteurs professionnels et que si les ressources existent en anglais, il y a peu à faire pour les traduire. Il nous faut donc faire un travail de plaidoyer pour obtenir des formations professionnelles adaptées et des outils pédagogiques en français.
TÉMOIGNAGES
Les ÉFM servent de liaison entre le Bureau de l’éducation française, l’Université de Saint-Boniface et les autres organismes franco-manitobains.
– Luc Blanchette
J’ai aussi eu l’occasion de faire du jumelage avec un collègue et nous avons pu visiter des organismes ainsi que des sites historiques tout en parlant de l’intégration de ceux-ci dans nos enseignements.
– Annick Bordeaux
QUELQUES RENSEIGNEMENTS
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En 1968, l'année de la fondation, il y avait 68 membres ÉFM; aujourd’hui, il y en a plus de 2000.
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Les ÉFM planifient une conférence pédagogique annuelle, à l’automne, depuis l’année 1972.
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En 1982, le poste de la présidence des ÉFM était à ⅓ de temps; aujourd’hui, il est à plein temps.
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Les coordonnées des ÉFM :
- site Web : https://efm-mts.org/
- page Facebook : https://www.facebook.com/EFMdepartout/
- page Instagram : https://www.instagram.com/EFMdepartout/
- courriel : efm@mbteach.org
Source : site Web des ÉFM