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Le sentier Dawson traverse les territoires des Traités n° 3 et n° 1, de Thunder Bay à Winnipeg, une partie des terres ancestrales des Nēhiyawak (connus aussi sous le nom Cris des plaines), des Nakoda (Assiniboines), des Anishinaabe (Saulteux ou Ojibwé), des Dakhóta (Sioux) et la patrie des Métis de la Rivière-Rouge. Beaucoup d’efforts ont été consacrés pour tenter de faire la lumière sur les événements liés au développement du chemin Dawson, où la vérité a parfois été enterrée intentionnellement.

Le texte ci-dessous représente le contenu de la borne d’orientation n° 7 du projet commémoratif du sentier Dawson

Mistamiscano / Coulée des Sources

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La « grande chaussée ou route des castors » allait de Sainte-Anne à La Coulée à l'époque du sentier Dawson. Artiste : Robert Freynet (2022) 

Mistamiscano ou Mist-amisk-amauw signifie « grande chaussée ou route des castors » en Anishinaabemowin (la langue ojibwée). C’était un campement saisonnier des bandes de Fort Garry et de la Rivière-aux-Roseaux à la jonction des bois et des prairies avant leur déplacement par la colonisation. 

On y retrouve une petite rivière alimentée en eau de source sur laquelle se trouvait un majestueux barrage de castor. Ainsi, et dès les années 1830, ce cours d’eau fut connu par les Métis sous le nom de « La coulée des Sources ». Sa source est le maskeg du Diable au sud de Mistamiscano. Plus tard, les colons ont pris l’habitude de l’appeler « La coulée des Ressources », car ils pouvaient y trouver toutes les ressources nécessaires pour gagner leur vie. Son abondance naturelle de bois, de tourbe, de sable et de gravier allait certainement alimenter de nombreuses industries au Manitoba du 19ᵉ au 20ᵉ siècle. 

À l’époque de la construction du sentier Dawson, les Anishinaabe et les Métis établissaient leurs campements le long de la route ou dans la forêt où l’on coupait du bois à l’est de Mistamiscano. Vers la fin des années 1800, une réserve routière métisse s’y est installée qu’ils appelaient désormais « Tuyau », en référence aux tuyaux de poêle qui servaient à réchauffer leurs tentes. 

« lls [Anishinaabe et Métis] avaient leurs habitations à la lisière de la forêt dans la région que nous appelons maintenant La Coulée et la vaste forêt qui s’étendait à l’est, au nord et au sud à partir de ce point était leur paradis de chasse. » — Feilberg, E. & Annell, L. (1989) 

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Des Anishinaabe de la bande de Fort Garry qui campaient dans la région en 1914.
Courtoisie : Norman J. Williamson 

La vie quotidienne à La Coulée avant que le Manitoba ne devienne une province.
Artiste : Robert Freynet (2022) 

Jean-Baptiste Desautels dit Lapointe et Julie Amyot avaient une ferme, un moulin à scie et un moulin à farine sur les lots de rivière n° 70 à 72. Leur scierie servait à préparer les rondins de bois pour la route du sentier. Société historique de Saint-Boniface.

Comme si ce territoire était canadien

Les fonds de secours recueillis pendant la peste acridienne en 1868 servirent d’excuse au gouvernement canadien pour la mise en œuvre d’un projet de secours par le travail à la Rivière-Rouge, alors encore un pays étranger au Canada. Il servira aussi de prétexte à la construction d’une route d’accès militaire à Fort Garry, son but ultime étant de faciliter l’annexion du Nord-Ouest avant les Américains.

Il s’agissait d’un projet de patronage de travaux publics impliquant le ministre William McDougall, John Snow, son patron désigné pour le projet, et Charles Mair, le payeur. Snow et Mair arrivèrent avec 19 tonnes de fournitures en 1868 et se sont rapidement associés au colporteur de whisky local et à l’un des fondateurs du Canada First Party, John Schultz, pour dévier les fonds de secours.

Schultz ouvre un magasin à Sainte-Anne où le coût des provisions est grossièrement gonflé. Les travailleurs de la route voulaient être payés en espèces et en vêtements, mais Snow les paie £3 par mois en bons sur des commandes au magasin de Schultz où un baril de farine coûte £3.12 shillings alors que le baril se vend £3 partout ailleurs.

La direction de la HBC (Hudson’s Bay Company) à Londres proteste d’abord contre ces manigances et du fait que le gouvernement canadien ait entrepris le projet « [...] de plein droit, comme si le territoire qu’il devait traverser était canadien ». Finalement, elle ne s’oppose pas à sa mise en œuvre, l’ironie étant que la HBC fît la même chose aux Premières Nations 200 ans plus tôt (Terre de Rupert).

Snow obtient la permission de Jean-Baptiste Desautels pour établir un camp de base pour la construction de la route à partir de sa ferme à La Coulée. Quarante ouvriers sont embauchés et les travaux commencent en novembre. Cependant, le ré-arpentage des terres, le marchandage d’alcool et l'embauche d’orangistes protestants avant le recrutement local provoquent rapidement de la friction avec les Métis. 
 

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La route de Snow. Université du Manitoba, archives et collections spéciales 

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