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Kosay ta dji?

Dans la formation de la Nation et de la culture Métisse, une nouvelle langue s’est développée, le Mitchif (ou Métchif). Tout comme notre culture, elle s’est façonnée par les communautés qui nous entouraient et donc leurs langues ont eu une grande influence. En terme simple, le Mitchif est composé de français, d’un peu d’anglais et des langues des Premières Nations entourant les régions habitées par les Métis. Comme les langues des Premières Nations sont influencées par leur territoire, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’il y a plusieurs dialectes de Mitchif. Les grandes familles comprennent : 

  • le Mitchif français, qui a un plus grand nombre de mots français;

  • le Mitchif du Nord, qui est surtout composé de mots nêhinawêwin (Cri des marais) et de mots français;

  • le Mitchif du Sud, semblable au Mitchif du Nord, mais utilisant surtout le nêhiyawêwin (Cri des plaines).

Il y a aussi d’autres dialectes qui incorporent le dënesuliné, la langue des Chipewyan/Dene.

Le bungi (bungee) s’ajoute aux dialectes Mitchif utilisant le gaélique écossais, et nêhiyawêwin. Ce dialecte était surtout parlé au Manitoba.

Bien que souvent, lorsque l’on parle du Mitchif, nous l’associions aux mots utilisés, cette langue a une syntaxe propre à elle-même qui emprunte surtout de la syntaxe et des intonations Cries. Voilà pourquoi le Mitchif est une langue unique et propre au territoire des Métis. 

De plus, les ancêtres Métis étaient souvent polyglottes, parlant le Mitchif, le français, l’anglais et une ou deux langues des Premières Nations.

Ipis ojowrdwi?

Pour comprendre les langues parlées par les Métis aujourd’hui, il faut considérer leur histoire et aussi celle des francophones de l’Ouest canadien. 

Comme nous l’avons appris plus tôt, les Métis ont été victimes de tentative d’assimilation à une époque où le Canada anglais demeurait la culture dominante. C’est ainsi que plusieurs Métis ont choisi l’anglais comme langue parlée à la maison. Pour plusieurs, c’était un acte de protection afin d’éviter le racisme contre les communautés Autochtones. Il faut se souvenir que plusieurs membres de la Nation avaient une apparence « européenne » et qu’ils pouvaient donc passer inaperçus. 

D’autre part, une minorité a maintenu le français comme langue parlée, entre autres à cause de l’influence de l'Église catholique qui était majoritairement francophone dans les régions à population plus dense, comme celle du sud-est du Manitoba.

Plusieurs Métis qui parlaient aussi le Mitchif ont eu à choisir le français ou l’anglais comme langue parlée à l’extérieur de la famille. Étant donné les ressemblances entre le Mitchif et le français, plusieurs se sont fait dire qu’ils ne parlaient pas le « bon français », ce qui a aliéné encore plus de Métis au français et les a ainsi menés à parler anglais.

Il n’est donc pas surprenant que l’anglais soit aujourd’hui la langue dominante, suivie du français et des langues Autochtones, dont le Mitchif, le Cri, l’Ojibway, le Déné et autres. Incidemment, ce sont souvent des Métis qui ont revendiqué les droits francophones du Manitoba.

Il y a plusieurs efforts de revitalisation du Mitchif qui font preuve de succès étant donné l’augmentation des personnes qui ont identifié le Mitchif parmi les langues qu’ils connaissent.


 

Suite au mois de janvier

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