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ENTREVUE AVEC ÉMILIE PIGEON, directrice générale de la SHSB

Mon parcours enraciné dans l’histoire

J’ai toujours eu une passion pour l’histoire. Après mes études à l’Université d’Ottawa et à l’Université York, toutes deux en Ontario, j’ai travaillé comme historienne dans la région d’Ottawa. Mais c’est en 2014 que j’ai découvert le Manitoba, lorsque je suis venue faire des recherches sur la pratique religieuse des chasseurs de bisons. Cette expérience a marqué le début de mon attachement profond à la région. Lorsque l'occasion de diriger la Société historique de Saint-Boniface (SHSB) s’est présentée en 2024, j’ai immédiatement accepté. Travailler en français, dans mon domaine de spécialisation, et contribuer à la préservation du patrimoine francophone et métis, c’était un rêve devenu réalité.

La SHSB et le Centre du patrimoine
 

Fondée en 1902 par Monseigneur Langevin, la Société historique de Saint‑Boniface (SHSB) veille depuis plus d’un siècle à conserver et à valoriser le patrimoine de la francophonie et des Métis du Manitoba. Son principal lieu d’opération, le Centre du patrimoine, est un vaste édifice de quatre étages adjacent au Centre culturel franco-manitobain. Il abrite une impressionnante collection d’artefacts, de documents textuels, de bandes sonores et de vidéos, faisant de nous la plus grande archive francophone du Manitoba.

Il existe des liens très étroits entre le fort Saint-Charles, un des principaux établissements de La Vérendrye à l’ouest du lac Supérieur au 18ᵉ siècle, et la fondation de la deuxième plus ancienne société d’histoire canadienne-française en 1902.

Un centre d’archives au service de la communauté

 

Le Centre du patrimoine dessert plusieurs types de clientèles. Notre service de recherche en généalogie est utilisé principalement par des Métis qui doivent prouver leur filiation pour obtenir la citoyenneté auprès de la Fédération métisse du Manitoba (MMF). Il faut savoir que nos généalogies sont les seules approuvées par la MMF. 

Nous accueillons aussi des historiens, des étudiants et des citoyens, qui viennent explorer nos collections ou déposer leurs propres archives familiales.
 

La base de données des contrats des voyageurs a été constituée au cours des vingt dernières années à partir d’informations tirées de divers rapports de l’archiviste de la province de Québec et de microfilms du fonds Protonotaire Montréal Greffes de notaires de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Ce qui m’anime

Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est l’imprévisibilité des recherches historiques. Chaque jour, de nouvelles questions surgissent, et j’ai le plaisir d’orienter les chercheurs vers les bonnes ressources. Ce que nous faisons ici, à la SHSB, est essentiel : nous ne sommes pas seulement des gardiens du passé, nous sommes aussi des passeurs de mémoire, veillant à ce que notre histoire continue d’éclairer le présent et l’avenir.
 

Les défis

Comme beaucoup d’organismes culturels, nous faisons face à des défis financiers. Notre fonctionnement repose largement sur des subventions, qu’il faut renouveler chaque année. Cela demande un travail constant de justification et de demandes de financement qui, si nous valorisions le patrimoine culturel à sa juste valeur, pourrait être éliminé par un financement garanti. 

Ces temps-ci, plusieurs personnes issues des Premières Nations viennent fouiller dans les archives des Oblats de Marie-Immaculée qui opéraient les écoles résidentielles dans l’Ouest. Comme ces documents sont écrits en français, il y a donc un besoin de services supplémentaires pour l’interprétation et la traduction de ces documents. Nous tentons de développer des partenariats avec des gens qui pourront nous aider à offrir des traductions à l’aide d’applications ou de l’intelligence artificielle.
 

Une vision d’avenir 

J’aimerais démocratiser le savoir historique, c’est-à-dire outiller le plus de gens possible à la méthodologie de la recherche en histoire pour améliorer leur pensée critique et pouvoir répondre aux questions relatives au fonctionnement de notre société. Nous nous concentrons également sur la modernisation numérique de nos archives, afin de permettre à un plus grand nombre de personnes d’y accéder, même à distance.

Un accès ouvert et une volonté de partage

Nous accueillons régulièrement des groupes et des classes d’étudiants, et nous sommes toujours ouverts aux visiteurs curieux de découvrir nos collections. Le bâtiment est partiellement accessible aux personnes à mobilité réduite, et nous travaillons à améliorer cet aspect. Enfin, nous souhaitons accroître notre présence dans la communauté en lançant, au cours des prochains mois, une chronique mensuelle dans Le Nénuphar, pour partager encore plus d’histoires fascinantes sur notre patrimoine.

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ENTREVUE AVEC NICOLE ST-ONGE, présidente du CA de la SHSB

Un retour aux sources

Originaire d’Ottawa, j’ai pourtant des racines profondes au Manitoba, avec une famille à Sainte-Agathe. Après mes études à l’Université du Manitoba, où j’ai complété ma maîtrise et mon doctorat en histoire, j’ai mené une carrière professorale à l’Université d’Ottawa. Spécialiste des Métis et du commerce des fourrures, je revenais chaque été au Manitoba pour mes recherches. Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai choisi de m’installer à Saint-Boniface, me rapprochant ainsi de ma famille et de la communauté historique qui m’a toujours fascinée.

Un engagement de longue date avec la SHSB

Mon engagement avec la SHSB ne date pas d’hier. J’avais déjà siégé à son conseil d’administration entre 1987 et 1990, lorsque j’enseignais au Collège universitaire de Saint-Boniface. En apprenant que je souhaitais revenir au Manitoba, la SHSB m’a approchée pour me proposer de rejoindre le CA. Après une année de participation à distance via Zoom, j’ai finalement pris la relève de Michel Lagacé, qui était président depuis plus de vingt ans. J’ai accepté ce mandat de trois ans, avec l’intention d’apporter un regard neuf et d’aider l’organisme à évoluer.

Une modernisation en cours

Depuis mon arrivée, j’ai contribué à une restructuration importante :

  • Nous avons recruté une nouvelle équipe, avec Émilie Pigeon comme directrice générale, une nouvelle archiviste en chef et un archiviste numérique.

  • Nous avons modernisé la gestion des archives pour mieux répondre aux besoins de la communauté.

  • Nous avons élargi nos collaborations, notamment avec la Fédération métisse du Manitoba et les groupes liés aux écoles résidentielles.

Les défis à relever

Nos principaux défis sont liés à notre capacité d’accueil. La petite équipe de la SHSB doit gérer un grand nombre de demandes, en particulier celles concernant les dossiers des écoles résidentielles. Nous devons aussi maintenir un service efficace pour les généalogies métisses. Nous avons réussi à réduire les délais d’attente de plus d’un an à sept mois, mais la demande demeure très forte.

Nous avons également besoin de bénévoles! Une équipe dévouée nous aide déjà en généalogie et en traitement des archives, mais toute aide supplémentaire sera certainement la bienvenue. Celles et ceux qui souhaitent s’impliquer peuvent s’inscrire via notre site Web.

Les nombreuses activités réalisées par le Centre du patrimoine dépendent largement des bénévoles qui s’engagent activement dans l’un ou l’autre domaine d’intervention. Le Centre du patrimoine est toujours à la recherche de bénévoles et encourage toute personne intéressée à promouvoir la préservation et la diffusion du patrimoine de s’inscrire à titre de bénévole.

Valoriser l’histoire franco-manitobaine

J’estime qu’un aspect du patrimoine mérite plus d’attention : l’histoire des Canadiens français et des institutions francophones de l’Ouest. Nous avons beaucoup développé notre expertise sur la culture métisse et les Premières Nations, mais je souhaite aussi remettre en valeur les archives concernant la présence française dans l’Ouest canadien. 

À la SHSB, nous ne nous contentons pas de préserver le passé : nous veillons à ce qu’il continue de vivre à travers les générations, en inspirant les chercheurs, les étudiants et toute la communauté francophone du Manitoba.

Une meilleure représentation du Manitoba français

Le Manitoba français a changé et nous avons très peu d’archives sur la nouvelle francophonie, sur les gens qui nous arrivent de l’Afrique française, notamment de la Côte d’Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Cameroun, etc. Lorsque l’on assiste à la messe à la cathédrale de Saint-Boniface, c’est frappant et c’est bien, cela apporte une nouvelle vision. Mais tous ces nouveaux arrivants francophones ne connaissent pas le Centre du patrimoine, et pour cause : ils n’ont aucun lien, aucune raison de vouloir y déposer leurs archives. Ils font pourtant partie de la francophonie manitobaine et il faudrait prévoir pour les générations futures.

TÉMOIGNAGES 

Le Centre du Patrimoine à Saint-Boniface au Manitoba est pour moi une oasis inépuisable
de notre Histoire et de nos histoires [...]

– Lucille

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Je suis très honorée de travailler dans
un environnement aussi inspirant.

 – Eva

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QUELQUES RENSEIGNEMENTS

  • Depuis sa fondation en 1902, la Société historique de Saint-Boniface (SBHB) se voue à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine fruit de la présence des francophones et Métis dans l’Ouest canadien et en particulier au Manitoba. 

  • En 1998, le Centre du Patrimoine ouvre officiellement ses portes.

  • De nos jours, le Centre reçoit entre 90 et 200 demandes de recherche généalogique par mois.

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