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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.

10 avril 2012 (suite)

Le temps des cerisiers!

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Quelques jours seulement après le départ de mon frère et de mon père, les sakura (fleurs de cerisier) ont finalement décidé d’éclore!

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Deuxième semestre

La semaine dernière, j'ai passé le test de classement du niveau de langue japonaise à nouveau. Ce test aide à décider quelle classe convient le mieux à l’étudiant selon son niveau actuel de connaissances japonaises. Le semestre dernier, j'étais dans la classe 7A. Et ce semestre... Je suis dans la classe 3!!! (Il y a huit classes, la classe 1 étant la plus élevée.) Je suis assez fière de moi. Cela prouve à quel point mon japonais s'est amélioré. J'avais demandé à mon professeur, à la fin du semestre dernier, dans quelle classe elle pensait que je pouvais entrer, et elle m'avait répondu « classe 3 ». Je ne l'avais pas crue. Mais me voici dans la classe 3!

Mais ce ne sera pas facile... Cela ne fait que deux jours que l'école a commencé et j'ai déjà tellement de devoirs. Il y a beaucoup de vocabulaire que je ne connais pas, donc je doute souvent de moi en classe. Nous avons des tests de kanji trois fois par semaine. Aujourd'hui, nous avons étudié comment écrire sur du papier à écrire japonais (qui ressemble au papier utilisé pour les graphiques, plein de carrés). Chaque caractère doit occuper un carré, mais il y a des règles sur l'endroit où placer les virgules, les points, les parenthèses, etc. Aussi, certains caractères n'occupent que la moitié ou le quart du carré. Ça va être difficile de garder le rythme. En plus, les enseignants s'attendent à ce que les élèves se préparent pour les leçons à venir. Si je n'avais qu'à étudier, ce serait déjà un défi. Mais avec le judo, c'est presque impossible. Je crois tout de même que je vais y arriver. Avec une bonne gestion du temps et une bonne efficacité au travail, on peut accomplir beaucoup. Et l'avantage, c'est que mon japonais va beaucoup s'améliorer. 😁

17 avril 2012

Les cours et mon meilleur ami l'Internet

J'apprécie vraiment mon cours de japonais. Au début, je me sentais un peu dépassée parce que le rythme est rapide et que certains des autres étudiants ont un vocabulaire assez étendu et sont mieux en mesure de s'exprimer. Mais maintenant que je m'y suis habituée, j'aime vraiment aller en classe. Nous avons quatre enseignants différents, ce qui permet vraiment d’empêcher les choses de devenir ennuyeuses. Je ne me suis pas endormie, ce qui est un miracle. Le semestre dernier, je me suis endormie au moins une fois à chaque cours. Cette fois, ma classe est si intéressante ou si remplie de choses à apprendre que je ne peux pas me permettre de m'endormir, même pendant quelques minutes. Les autres étudiants ont tous de fortes personnalités, il est donc amusant d'échanger nos idées et nos opinions pendant les discussions. Je reviens de l'école en me sentant édifiée. J'avais oublié à quel point il est stimulant d'apprendre quelque chose de nouveau, même si ce n'est qu'une nouvelle règle de grammaire. Cela ouvre tellement d'opportunités parce qu'avec cette grammaire par exemple, je peux en dire beaucoup plus. Bientôt je ne pourrai plus m'arrêter de parler. 😛

Il arrive qu’en classe, les explications données par les enseignants ne soient pas assez claires pour moi ou insuffisantes. Donc, depuis que je suis ici, j'ai cherché sur Internet des ressources pour m'aider. Et je suis tombée amoureuse d'Internet. Il y a tellement de bonnes ressources sur Internet, c'est incroyable! J'ai trouvé plusieurs grands dictionnaires anglais-japonais. J'ai trouvé de nombreux sites Web expliquant les points de grammaire, y compris des exemples de phrases et de formes de conjugaison. J'ai également trouvé un site Web sympa qui vous permet de rechercher des kanji en les dessinant dans une petite boîte sur le site Web (à l'aide de la souris de l'ordinateur). C'est vraiment génial quand je ne sais pas comment lire le kanji. Parce que j'ai l'image du kanji, je peux le dessiner, et au fur et à mesure que je le dessine, le site Web réduira la liste des kanji parmi lesquels je peux choisir.

Hier, j’ai découvert deux autres excellentes ressources :

- Vocab Bubble : un programme que j’ai installé sur mon ordi et qui se manifeste comme une petite icône à droite, sur la barre des tâches. Chaque minute environ, une bulle de texte apparaît avec un nouveau mot de vocabulaire, ainsi que sa définition en anglais et la fonction qu'il occupe dans une phrase (ex. : adjectif, nom, verbe, etc.). Idéal pour revoir le vocabulaire sans avoir à se concentrer très fort. Le mot qui vient d'apparaître maintenant est : いただきます: Itadakimasu, qui est une expression de gratitude que l’on dit avant les repas.

- Flashcardmachine.com : un site Web qui permet de créer ses propres cartes mémoire. Récemment, il y a eu des tonnes de nouveau vocabulaire en classe et cela entrave vraiment mon apprentissage si je ne sais pas ce qu'ils signifient. Je ne peux même pas commencer à comprendre les explications sur la grammaire parce que je ne peux même pas comprendre la phrase. Alors j'ai pensé, quelle meilleure façon de se souvenir du vocabulaire que d'utiliser de bonnes vieilles cartes mémoire. Les écrire serait fastidieux... j'ai donc googlé « créez vos propres cartes mémoire » et j’ai déniché ce site. Je peux entrer les caractères kanji d'un côté de la carte mémoire, puis la définition de l'autre. Ensuite, je peux m'amuser à me tester encore et encore. On peut également choisir d'étudier les cartes mémoire contenues dans leur base de données constituée par les utilisateurs. Cela peut être utile pour qui veut mémoriser des données (comme nommer tous les présidents des États-Unis)! Bonne chance! 😀

Être prêt

... au Japon, cela signifie principalement une chose : porter un parapluie avec vous en tout temps. On ne sait jamais quand il va pleuvoir.

Au Canada, avant de partir pour l'université, mon père me rappelait d'apporter un parapluie s'il devait pleuvoir ce jour-là. Je trouvais son habitude un peu excessive à certains moments. Je pensais en moi-même « Ouais, ouais ». À mon avis, ce n'était pas si grave que je reçoive un peu de pluie. Je passais généralement mes journées à l'abri de la pluie (à l'université, dans le bus ou dans la voiture avec mon père) de toute façon, donc un parapluie ne m'était pas d'une grande utilité.

Mais maintenant, étant au Japon, c'est quelque chose que je transporte presque toujours avec moi. S'il pleut extrêmement fort, je peux être complètement trempée au moment où je rentre à la maison (un trajet à vélo de 5 minutes de l'école). On m'a également dit que le pire mois est juin. Il pleut excessivement ce mois-là. Je croise les doigts qu'il ne pleuve pas le 9... le jour de mon anniversaire.

Les précipitations annuelles au Japon varient entre 1200 et 4000 mm, selon l'endroit où vous vous trouvez. Et en japonais, il y a beaucoup d’expressions et de mots différents pour décrire la pluie, ce qui montre comment l'emplacement géographique aide à façonner la langue des habitants. Par exemple, voici quatre onomatopées qui représentent des niveaux différents d’intensité de pluie : potsu potsu (ploc ploc), des gouttes commencent à tomber; shito shito, une petite pluie fine s’installe et aussitôt, les passants ouvrent leur parapluie. Ils pressent ensuite le pas quand il se met franchement à pleuvoir para para (flip-flip); avant de se précipiter pour trouver un abri, dès que l’averse tourne au déluge zaa zaa.¹

 

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18 avril 2015

Test de placement et résultats

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Tout comme le semestre précédent, tous les étudiants qui étudient le japonais doivent passer un test de classement afin que l'enseignant évalue leur niveau de langue japonaise, et ainsi créer des classes appropriées pour tout le monde.  Maintenant, après avoir étudié pendant la majeure partie de la semaine de relâche, j'avais de grandes

attentes. Ma sœur elle-même avait réussi à sauter quatre niveaux tout en étudiant ici à Tokai. Dans cet esprit, le 2 avril, j'ai passé le test qui semblait beaucoup plus facile que la dernière fois. Je ne pense pas avoir fait de mon mieux; j'étais un peu distrait et troublé ce jour-là.

Alors, comment fonctionne ce test? Eh bien, c'est assez simple. Il y a trois tests supplémentaires en plus d'un test de compréhension orale. Ce dernier commence par l’épellation de mots. Puis, il y a des phrases et des conversations où l’on doit répondre à des questions qui s’y rapportent. Le premier test d’écriture est assez élémentaire; la plupart d'entre nous l'ont terminé en 10 minutes. Le second est à un niveau supérieur, on doit posséder plus de vocabulaire et de kanji pour le compléter, et enfin, la dernière page est assez difficile et comporte deux paragraphes où l’on doit placer les bons caractères aux bons endroits.

Les deux premiers étaient assez faciles, mais le dernier était très déroutant. Le manque de connaissances des kanji et du vocabulaire était très probablement ma plus grande faiblesse. Mais je l'ai finalement terminé et je suis sorti de la pièce, satisfait. Je m'attendais vraiment à me retrouver dans la 3ᵉ classe, car le manuel de 4ᵉ classe du semestre dernier semblait trop facile. Je croyais réellement que mon japonais était d'un niveau assez élevé, car parmi beaucoup d'étudiants internationaux, j'étais celui qui passait le plus de temps à parler avec des Japonais.

Le lendemain, le 3 avril, nous avons appris les résultats de nos tests. Je savais que je n’allais pas être dans la 6ᵉ ou même la 5ᵉ classe, mais il me restait à savoir si je serais dans la 4ᵉ ou la 3ᵉ classe. Lorsque j’ai vérifié mon nom sur la liste ce jour-là, j’ai été assez déçu de voir qu’on m’avait placé dans le niveau 4. Mais je n'ai pas laissé ce résultat me décourager, car j’avais encore une chance lors de l’entretien avec nos professeurs plus tard, de prouver que j’étais assez bon pour le prochain cours.

Je suis arrivé au lieu de l’entrevue environ cinq minutes avant d’être appelé. Je suis entré dans la salle de classe et j’ai vu Yamamori sensei, l’un des enseignants de ma classe précédente, Nishiyama sensei et un autre professeur que je ne connaissais pas. Ils m’ont demandé de lire un texte dans un livre pour voir à quel point j’étais à l’aise ou pas, et malheureusement, les trois kanji qui se trouvaient sur cette page en était trois que je ne connaissais pas. Après avoir lu assez lentement (avec un mal de gorge), l’autre professeur a dit que je devrais rester à ce niveau. J’ai voulu vérifier avec eux si le rythme serait assez bon pour moi, car le semestre dernier, ça avait beaucoup ralenti après les deux premiers mois, mais après quelques commentaires, je suis sorti de la classe, maintenant officiellement inscrit dans la 4ᵉ classe. Un autre facteur décisif a été le fait que je pratique le judo à un rythme difficile, ce qui occupe beaucoup de mon temps. Je ne peux pas dire grand-chose pour argumenter.

J'avais gardé la carte de librairie que j'avais gagnée lors du concours de discours du semestre dernier pour aider à payer mes manuels, et donc je suis allé acheter deux des manuels pour cette classe tout de suite. J'ai également acheté tout un tas d'autres manuels que je prévois étudier par moi-même si le rythme de cette classe devient trop lent.

J'ai passé le reste de la journée seul. J’étais très déçu de moi-même. Beaucoup d'autres étudiants n'avaient même pas touché à leurs livres pendant la semaine de relâche, mais ils avaient sauté trois classes comme moi, ou plus. La plupart d'entre eux ne pouvaient pas parler aussi couramment que moi, du moins c'est ce que je croyais, et passaient la plupart de leur temps à parler anglais ou leur propre langue. Mais cela m'a vraiment humilié et m'a ramené à la réalité. Après avoir entendu tous mes amis japonais me dire que mon japonais était bon, je suppose que cela a pu me monter à la tête. J'ai pris ce temps pour vraiment réfléchir à la situation et voir comment je pourrais l'aborder pour en tirer le meilleur parti.

Peu importe la classe, je sais que j'apprendrai. C'est maintenant à moi de passer au travers, et donner à cette classe le meilleur que je peux. Donc, la 4ᵉ classe est l'endroit où je vais passer les quatre prochains mois à étudier cette langue folle qu'ils appellent le japonais.


19 avril 2015

Château d'Odawara : à la sakura

Après le test de classement, j'ai été invité à rejoindre un groupe d'étudiants qui s’en allait au château d'Odawara pour voir les cerisiers en fleur (sakura). Je n'avais pas de plans précis, alors je me suis joint à eux. Je n'avais jamais été à Odawara, qui est en fait la dernière gare de la ligne de train Odakyu (Odawara Kyuko), le seul train disponible de Tokai. En fait, je n'étais même jamais allé dans cette direction, à l’opposé de Tokyo. Oh! ce n’est pas vrai, je suis allé une fois à la gare suivante par accident, car j'étais resté dans le train trop longtemps.

Quoiqu’il en soit, vers 13 heures, nous sommes tous partis pour Odawara. Par « nous tous », je veux dire moi et environ 15 autres étudiants internationaux, dont beaucoup d'Italiens. J'ai passé la plupart de mon temps avec Nnadi, mon ami nigérien. Mai, qui est mi-israélienne, mi-japonaise, nous a également rejoints après un certain temps. C'était un bon moment de détente, et c'était vraiment beau de voir tous les sakura.

Je ne voulais pas vraiment aborder les nouveaux étudiants pour l'instant, alors j'ai gardé mes distances ce jour-là. Mais à part cela, c'était une bonne expérience.
 

Les Sakura ne durent qu’environ deux semaines.

Château d'Odawara

Par la suite, Nnadi voulait aller voir s'il pouvait obtenir un vélo à Machida, alors j'ai décidé de l’accompagner. Nous nous sommes rendus là-bas et avons trouvé son magasin de vélos, mais il s’est avéré fermé. J'ai ensuite fait un peu de lèche-vitrines pour voir si je trouverais quelque chose à mon goût et nous sommes entrés dans quelques magasins intéressants. En passant : ne faites pas toujours confiance à Google Maps ha ha!

En revenant de l'un de ces magasins, j'ai repéré un Coco Curry. Si vous vous souvenez, j'y étais allé avec Chipa à Osaka. J'ai donc invité Nnadi à y entrer, et quelques instants plus tard, nous commandions du curry! Mais cette fois, j'ai juste pris le menu régulier, ayant appris de la dernière fois!
 

Coco Curry à Machida!

Pas trop épicé, pas trop doux, juste bon!

Ensuite, Nnadi a dit qu’il voulait essayer de trouver un chapeau. Maintenant, c’est ce que j’aime le plus dans le fait de pouvoir parler japonais. Je n’avais aucune idée où trouver des magasins de chapeaux, mais je n’avais plus peur de demander. J’ai demandé à environ six personnes de me donner des instructions, non pas parce que je ne serais pas en mesure de le trouver par moi-même, mais pour le plaisir et la pratique. Nous sommes allés dans quelques magasins et Nnadi a essayé quelques chapeaux, mais nous avons fini par conclure que les chapeaux ce n’étaient pas pour lui...

Enfin, il voulait voir s’il pouvait trouver un manuel japonais afin de l’aider à apprendre plus de grammaire. Je lui ai montré le seul magasin que je connaissais à Machida où j’étais allé auparavant avec Anzu. J’ai examiné les manuels avec lui, mais celui qu’il voulait n’était pas disponible dans ce magasin. Je suis donc allé voir la caissière et j’ai appris qu’un autre magasin à environ cinq minutes de là l’avait, et j’ai fait une réservation sous mon nom. Peu de temps après, Nnadi et moi nous y allions. Je ne veux pas me vanter, je veux juste que vous réalisiez que tout cela s’est fait en japonais. Ces situations me permettent de constater à quel point j’ai fait des progrès. Et c’est aussi ce qui me motive à étudier davantage.

Nous sommes arrivés à cette nouvelle boutique et j’ai reçu le livre réservé à mon nom que Nnadi a feuilleté. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la section des livres japonais de cette boutique, j’ai fini par aider Nnadi à choisir un autre livre. Par la suite, nous sommes rentrés chez nous, en attendant nos résultats du test de ce jour-là.

J’ai bien aimé cette randonnée parce que j’ai eu de bonnes conversations avec Nnadi. J’ai également pu retrouver mon chemin autour de Machida sans hésitation. Je me sens vraiment béni d’avoir cette opportunité.

Note : Il y avait beaucoup de belles femmes à Machida! 😎
 

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