L’ornithologie et les timbres
Bonjour à toi chers amie et ami philatéliste! J’espère que tu passes un bel été!
J’étais assis dans ma cour arrière en train de déguster un rafraîchissant verre d’eau glacée après avoir tondu mon gazon. Assis là au soleil, j’admirais le résultat de mon travail lorsque le gazouillis des oiseaux attira mon attention. D’un côté, deux geais bleus semblaient se disputer un lombric (ver de terre) pour probablement s’en faire un délicieux repas. D’un autre côté, un pinson chantait du haut de mon pommier.
Et tout d’un coup, j’avais mon sujet pour ce mois-ci : les oiseaux et les timbres!
En effet, dans la philatélie thématique, les timbres représentant des oiseaux sont un sujet populaire pour constituer une collection. De nombreux pays ont émis des timbres-poste représentant leurs diverses espèces d'oiseaux. Ces derniers sont un sujet attrayant, et naturel, utilisé par la plupart des services postaux du monde entier depuis le lancement de la célèbre « colombe de Bâle » émise par la ville de Bâle, en Suisse, en 1845. L'Australie Occidentale a suivi en 1854, avec des timbres représentant un cygne noir, symbole de cet ancien état colonial britannique en Australie.
Ville de Bâle en Suisse (1845)
Australie-Occidentale (1854)
En 1875, le Japon a produit des timbres représentant l'oie des moissons, la bergeronnette pie et l'autour des palombes. Ces timbres ont vite trouvé preneurs parmi le nombre grandissant des adeptes du nouveau passe-temps qu'était alors la philatélie, et ont ainsi lancé un mouvement vers la conception de timbres plus picturaux.
Japon (1875) – Oiseaux
C'est peut-être le plumage aux couleurs exotiques de nombreux oiseaux qui les rend si attrayants et faciles à reproduire sur des timbres. De plus, les habitats reculés dans lesquels ils vivent souvent les rendent intéressants et constituent une source d'inspiration pour les ornithologues amateurs et les collectionneurs. Cet engouement mondial est compréhensible si l'on considère l'intérêt mondial pour la protection des oiseaux et le nombre d'organisations qui soutiennent et encouragent l'ornithologie.
Les options de collection sont vastes et variées; chaque pays ayant son premier timbre représentant un oiseau, avec des conceptions classiques simples telles que le timbre australien de 1913 représentant un « kookaburra rieur » ou le timbre américain de 1911 représentant un aigle aux ailes déployées.
Australie (1913) – Kookaburra
États-Unis (1911) – Aigle
Bien qu'ils ne soient pas émis à des fins postales, je me dois de mentionner l'émission annuelle aux États-Unis des timbres fédéraux « Federal Duck – Migratory Bird Hunting and Conservation » qui représentent de magnifiques images de canards et d'oies sauvages. Ces timbres sont émis depuis 1934 et ont été introduits pour permettre aux détenteurs de chasser le gibier d'eau dans un État particulier. Le Canada a lui aussi mis en place des procédures d'octroi de permis similaires.
États-Unis (1934) – Timbres émis pour la chasse aux canards
Une partie des droits perçus est utilisée pour financer des projets de conservation. Ces timbres inhabituels ont un large public international et sont très recherchés, d’où leur coût assez onéreux.
Avec le développement rapide des avions et des transports postaux, les timbres postaux aériens comprennent souvent des oiseaux dans différents motifs.
De nombreux timbres illustrés de l'Empire colonial britannique ont été émis pendant la période entre les deux guerres mondiales (cette période est souvent considérée comme étant la plus belle en philatélie). Un choix de timbres d’oiseaux durant cette période est assez difficile vu la sélection assez vaste. Parmi mes préférés, il y a la série de timbres de 1933 produite par les îles Falkland, qui comprend l'emblématique manchot royal, et plus récemment, les timbres consacrés aux oiseaux des Terres australes et antarctiques françaises, qui représentent aussi le manchot royal.
Îles Falkland (1933) – Manchot royal
Terres australes et antarctiques françaises (2003)
J’ai toujours été fasciné par les timbres de la Bornéo du Nord dont plusieurs représentent une grande variété d'espèces animales, notamment l'ours malais, l'orang-outan, le rhinocéros et l’argus géant. Toutefois, le plus original est celui représentant le cacatoès palmiste, un oiseau gris foncé ou noir, avec un grand bec noir et des taches rouges sur les joues.
Bornéo du Nord (1909)
Bornéo du Nord (1931)
Avant 1914, sous le régime colonial, l'île de Nouvelle-Guinée était sous le contrôle de l'Empire allemand et a utilisé ses timbres entre 1888 et 1897. Après que le territoire de Nouvelle-Guinée soit devenu un mandat de la Société des Nations confié à l'Australie en 1925, le système postal et la production philatélique en Nouvelle-Guinée ont été repensés.
La série des oiseaux de paradis apparaît pour la première fois en août 1931 avec les dates 1921/1931 pour célébrer le dixième anniversaire du mandat australien. Le même jour, la série surimprimée pour l'aviation postale a été mise en vente. En juin 1932, les timbres ont été réédités, cette fois sans les dates commémoratives.
Papouasie-Nouvelle Guinée (1931) – Oiseaux de paradis
La plupart de ces espèces d'oiseaux se trouvent en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans l'est de l'Australie. Ces oiseaux sont surtout connus pour leur plumage somptueux et allongé, qui s'étend du bec aux ailes, à la queue ou à la tête. Les peuples autochtones de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont souvent utilisé ces plumes pour leurs vêtements et leurs rituels, et elles ont également été très populaires pour la confection de chapeaux pour dames en Europe au cours des siècles passés. Malheureusement, le magnifique plumage des oiseaux de paradis est à l'origine d'une chasse excessive, qui a conduit à leur extinction. Une des nombreuses espèces d’oiseaux qui a disparu à la suite d’activité humaine.
En Nouvelle-Zélande, le kiwi est un symbole historique du pays, un animal très apprécié et un mot familier pour désigner les Néo-Zélandais. Les kiwis sont des petits oiseaux incapables de voler et au corps rond. Ils sont les icônes absolues de la Nouvelle-Zélande, il n'est donc pas surprenant qu'ils aient trouvé leur place sur les timbres de ce pays. La Nouvelle-Zélande émet son premier timbre en 1855, mais ce n’est qu’en 1898 que les premiers timbres illustrés de la Nouvelle-Zélande sont émis, représentant des paysages spectaculaires et des oiseaux indigènes. Les premiers timbres représentant le kiwi font leur apparition sur des timbres de 6 pence de couleur verte. En mai 1900, un peu plus d'un an après l'impression des premiers timbres représentant des kiwis, leur couleur a été changée en rouge. Le motif représentant le kiwi est resté le même que celui de la première émission en 1898, mais il a dû être imprimé en rouge, car l'Union postale universelle exigeait que les timbres d'une valeur d'un demi-penny soient imprimés en vert. C'est pourquoi les timbres verts de 6 pence représentant des kiwis sont devenus assez rares.2
Nouvelle-Zélande (1898)
Nouvelle-Zélande (1900)
Les îles Falkland lancent en 1960 une série de timbres représentant des oiseaux locaux. Avec ses 15 espèces d'oiseaux indigènes, cette série est très convoitée par les apprentis ornithologues et les collectionneurs thématiques.
Parmi les oiseaux, nous retrouvons, entre autres, le pingouin Gentoo et, puisque les îles Falkland abritent les plus grandes colonies d'albatros au monde, l'albatros à sourcils noirs y fait aussi une apparition. Il y a aussi le manchot rockhopper du Sud, l'huîtrier de Magellan et le célèbre rapace, le caracara à crête. Des oiseaux originaires d'Amérique du Sud, tels que la sarcelle à bec jaune, le cormoran royal et le cygne à cou noir, y sont aussi représentés.2
Îles Falkland (1960) – Divers oiseaux locaux
Comme tu t’en doutes certainement, je n’ai fait qu’effleurer le sujet… Je pourrais facilement continuer ainsi, car les oiseaux sur les timbres figurent parmi les plus beaux thèmes de la philatélie.
Peut-être un suivi dans un avenir pas trop éloigné? Je vais certes y songer…
Profite bien de ton été et l’on se retrouve le mois prochain. Bonne continuation!
