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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.

6 mai 2012

Expérience jietai¹

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Le camp d’entraînement a été une bonne expérience. J’avais un peu peur qu’ils me pointent du doigt tout de suite et me demandent d’où je venais, peut-être même qu’ils m’interdisent d’entrer dans l’enceinte, mais ça a bien été. Bien sûr, les autres athlètes m’observaient d’un air interrogateur, se demandant si j’étais vraiment Japonaise ou…

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D’après ce que j’ai compris, la Force terrestre d’autodéfense est un endroit où les bons athlètes peuvent continuer à pratiquer leur sport tout en travaillant pour servir leur pays. Un peu comme les entreprises au Japon. Au Japon, après avoir obtenu votre diplôme universitaire, si vous êtes assez bon, des entreprises comme Komatsu ou Alsok vous recruteront. Vous travaillez pour l’entreprise qui vous fournit un lieu de formation, des entraîneurs, etc. Le jietai est un peu similaire, fournissant aux athlètes un dojo, une salle de conditionnement physique, une piste de course, etc., en échange de travail.

Parce qu’il s’agit d’une base d’autodéfense, nous avons eu une courte leçon sur la façon de se tenir au garde-à-vous, au repos, de saluer et de marcher. C’était vraiment amusant. Ils nous ont fait marcher en files de 3 ou 4 pour aller à la cafétéria. Ichi ni, ichi ni. (Un deux, un deux.)

De nombreuses autres universités sont venues (Yamanashi, Sendai, Teikyo) ainsi que plusieurs athlètes qui s’efforcent d’aller aux Jeux olympiques (Fukumi, Asami, Kunihara, Matsumoto, Hirai, Sugimoto, etc.). C’était donc génial d’avoir autant de personnes avec qui s’entraîner.

Au matin, nous avons été réveillés par le son de la trompette à 6 h, 6 h 15 et 6 h 30. Ensuite, après avoir déjeuné, nous sommes allés directement à l’entraînement qui a duré environ deux heures. Puis, après une douche rapide, un dîner et un repos d’une heure, séance d’entraînement n° 2. Et encore, douche, souper, puis dodo.
 

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La chambre où nous avons dormi à six.

Pendant le camp, nous avons également eu des renshuujiai, des matchs d’entraînement. Pour la première fois, j’ai participé à titre de membre de l’équipe Tokai. J’ai perdu tous mes combats, ce qui était décourageant. C’est la première fois que je participe à ces matchs d’entraînement et la première fois aussi que je combats des Japonaises (autrement qu’à l’entraînement). Mais c’était une bonne expérience parce que les entraîneurs m’ont donné de bons commentaires et m’ont indiqué des choses sur lesquelles je dois travailler, comme avoir une meilleure adhérence pour empêcher mon adversaire d’entrer si facilement.

Il pleuvait tous les jours de notre séjour. Le dernier jour seulement, le soleil a finalement décidé de se lever.

 

Photo prise de notre chambre au 7ᵉ étage

Le dernier jour, nous avons apporté nos bagages à l’entraînement.

Dans l’ensemble, ce fut une bonne expérience, et quelque chose que peu d’étrangers ont la chance de faire. J’ai participé à mes premiers matchs d’entraînement contre d’autres Japonaises. J’ai eu l’occasion de me battre avec des athlètes de la relève. Et j’ai appris à saluer, à marcher et à me mettre au garde-à-vous. 🙂

 

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20 avril 2015

« Shiokawa! »

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Le 13 avril est maintenant devenu un jour très spécial pour moi. Voici pourquoi.


À l’Université de Tokai, et dans la plupart des clubs de judo japonais, les étrangers s’assoient et s’inclinent à la droite des senseis, à l’écart du

reste de l’équipe, au début et à la fin de chaque séance d’entraînement. Cela permet d'établir une différence claire entre ceux qui font partie du club et ceux qui n’en font pas partie. Personne n’enfreint jamais cette règle, même lorsque des Japonais extérieurs à l’Université de Tokai rejoignent la séance d’entraînement.

Quand ma sœur est venue s’entraîner ici à Tokai il y a trois ans, Shirase Sensei lui a permis de s’asseoir avec les filles de l’équipe après quatre mois, n’étant plus considéré comme une parfaite étrangère.

Évidemment, elle ne faisait toujours pas « officiellement » partie de l’équipe, mais je serais prêt à parier que cela a dû être une première dans l’histoire de l’équipe féminine de l’Université de Tokai.

Trois ans plus tard, me voilà à m’entraîner avec plus de 100 gars, chaque séance d’entraînement commençant par l’inclinaison où je me tiens du côté droit des senseis. À ce moment-là, pour ma propre santé mentale, j’avais abandonné l’idée d’être un jour autorisé à me tenir avec l’équipe, pour de nombreuses raisons. Premièrement, l’équipe est une équipe masculine, ce qui signifie qu’elle est beaucoup plus stricte. Deuxièmement, il y a plus de 100 membres, donc beaucoup d’entre eux ne me connaissent pas vraiment bien. Troisièmement, je ne crois pas que le sensei m’aime beaucoup ha ha. Quatrièmement, j’ai manqué beaucoup d’entraînements à cause de l’école, de blessures et de rhumes.

Mais une chose qui s’est produite au cours de ma formation ici, c’est que Sato Sensei s’est intéressé à moi. Je lui suis vraiment reconnaissant de prendre « soin » de moi et de me traiter comme n’importe quel autre membre. Il m’interpellait souvent pendant l’entraînement, s’informait de l’état de ma blessure, me complimentait sur mon japonais et me demandait mon emploi du temps scolaire.

Pourquoi le 13 avril est-il important? Vous l’avez probablement deviné maintenant. Alors que nous faisions la queue ce jour-là pour terminer l’entraînement, Sato Sensei et moi nous nous sommes regardés dans les yeux, et j’ai eu cette sensation étrange. Je ne m’attendais à rien, alors j’ai repris ma position et je me préparais à m’incliner. Avant que quoi que ce soit ne se produise, Sato Sensei cria : « Shiokawa! » J’ai regardé dans sa direction et il m’a alors fait signe d’aller m’asseoir avec les étudiants de 2ᵉ année. J’ai figé pendant une fraction de seconde, puis j’ai répondu : « Shitsureshimasu » qui signifie littéralement « je serais impoli », mais qui est utilisé dans les situations où l’on a causé du tort à quelqu’un d’autre. J’ai ensuite couru pour me tenir derrière les étudiants de 2ᵉ année, et j’ai eu ma première révérence en tant que membre du club de judo de Tokai.

Cela ne m’a pas vraiment frappé jusqu’à ce que je revienne au dortoir. J’avais fait l’impossible. J’avais atteint l’un de mes objectifs. J’ai persévéré et ça a payé. Cela me motive vraiment à m’entraîner et à vraiment faire partie du club. Cela ne fera que devenir plus difficile, mais je ne voudrais pas qu’il en soit autrement.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le judo au Japon, voici un résumé du profil de Sato Sensei :

M. Nobuyuki Sato – Instructeur en chef (Université de Tokai), président de la Fédération japonaise de judo, membre du conseil d’administration du Kodokan (berceau du judo), champion du monde en 1967 (poids mi-lourd), champion de l’Open masculin du Japon en 1970. Sato Sensei est bien connu au Japon en tant qu’instructeur de M. Yasuhiro Yamashita.


20 avril 2015


La fête culinaire japonaise est devenue internationale!

Le 11 avril, le personnel des dortoirs internationaux et l’université ont organisé une fête culinaire japonaise au Kaikan! De nombreux étudiants qui occupent les dortoirs internationaux se sont joints à nous pour nous aider à cuisiner un repas traditionnel. C’était assez amusant en fait, pour ne pas dire délicieux.

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Pour moi, partager un repas, c’est inestimable.

Cuisiner avec des amis du monde entier.

Katayama a perdu une partie de roche-papier-ciseaux, et a été forcé de manger un énorme onigiri²,
une collation de riz japonaise. J’ai des idées vraiment drôles parfois... ;-)

Une fois terminés, nous avons également pu assister à un spectacle d’une heure d’ocarina (une sorte de flûte ovoïde).

 

Des filles thaïlandaises tapent des mains au rythme de la musique.

Ensuite, nous étions pratiquement libres de faire ce que nous voulions, mais comme tout le monde était là, beaucoup d’entre nous en ont profité pour jouer à quelques jeux. J’ai organisé un match de soccer, mais pas un match normal. Les membres des équipes provenaient de six pays (Italie, Nigeria, Japon, Taïwan, Canada, Danemark). C’était un match au rythme très soutenu et nous étions tous épuisés à la fin.

Mais je n’avais pas encore fini. Les Italiens, qui étaient les nouveaux étudiants ici, connaissaient le jeu « Ninja » qui est un jeu auquel je jouais souvent durant l’heure du dîner quand j’étais à l’école secondaire. Je me suis joint à eux et j’ai rapidement attiré l’attention de tout le monde, en gagnant presque tous les matchs. Ensuite, les Italiens ont commencé une autre partie de soccer où j’ai perdu très rapidement, puis je suis allé jouer au baseball avec quelques gars et le doyen du dortoir! Ça me manquait de jouer à la balle avec mon père, car il avait l’habitude de le faire chaque année un peu avant le début de sa saison de balle molle. C’était drôle parce que le style de lancer des doyens de dortoir était assez similaire à celui de mon père, et cela m’a donc donné un peu le sentiment d’être chez moi.

 

Les Italiens!

Oui, ce jeu de soccer est fou!

Plus tard, j’ai réussi à convaincre d’autres personnes de revenir jouer au soccer. Cette fois-ci, nous avons joué beaucoup plus longtemps. Mais à ce moment-là, j’ai réalisé à quel point mon entraînement faisait une différence. Même si j’avais couru tout l’après-midi, ils ont été les premiers à tomber de fatigue. Je n’arrêtais pas de les pousser à continuer de jouer, et nous nous sommes tous encouragés les uns les autres!

Ensuite, Katayama, l’un des nouveaux membres du personnel de ce semestre, et moi, avons pris des raquettes de badminton et avons essayé de jouer, malgré le vent fort qui s'était levé à ce moment-là. Après environ 30 minutes, j’ai décidé qu’il était temps de rentrer et de terminer quelques devoirs et de faire du nettoyage.

J’ai vraiment apprécié cette journée, car j’ai pu pratiquer de nombreux sports. Je m’ennuie vraiment de pouvoir pratiquer divers sports comme je le faisais à l’école secondaire. Cette journée a vraiment généré une bonne ambiance, et j’espère que j’aurai un peu de temps au cours de ce prochain semestre pour continuer dans le même sens.

21 avril 2015


Travailler dans un festival, une expérience japonaise

Il y a environ deux semaines, il y a eu une annonce à la fin de l’entraînement : une offre d’emploi à temps partiel pour la quatrième période du vendredi suivant. Cela a attiré mon attention, alors le lendemain, j’ai demandé au responsable de l’annonce ce qu’il en pensait. Je lui ai dit que c’était peut-être bizarre, mais que j’aimerais essayer ce travail. Il a dit qu’il se renseignerait si c’était possible.

Environ deux jours plus tard, il m’a informé qu’il me serait possible d’y aller, mais qu’il n’y aurait pas de paiement, juste de la nourriture. Je lui ai dit que j’y penserais, même si j’étais à peu près certain que j’irais. Après avoir vérifié que je n’avais rien ce soir-là, je lui ai dit que je le rejoindrais, et le vendredi 17 avril, j’ai marché jusqu’à l’entrée du gymnase de l’université pour prendre le bus qui venait nous chercher.

Je n’étais pas le seul à y aller bien sûr, 20 autres judokas avaient également été sélectionnés. Il y en avait d’autres qui étaient déjà passés par là. Je me suis arrêté au nouveau dépanneur près de Comsquare (où avait lieu l'International Friday Night), j’ai acheté des pastilles contre la toux et des masques, puis je me suis préparé à prendre le bus.

J’ai pris un siège situé près de l’avant du bus, et personne d’autre ne s’est assis à côté de moi. Je suppose que ça a ses hauts et ses bas. On nous a donné des bentō, qui est le mot japonais pour panier-repas, et nous avons mangé pendant qu’on nous donnait des explications sur notre travail de la journée. Après avoir vérifié auprès de mon ami Kato, j’ai compris que notre travail ce jour-là était d’apporter un o-mikoshi, un sanctuaire portatif tout en haut d’une montagne, en le tirant à l’aide de cordes, que cela prendrait trois heures en tout, et que certaines parties de la montagne avaient une inclination de près de 45°, ce qui la rendait assez raide.

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L’entrée du parc

Nous sommes arrivés dans la ville d’Oiso, et avons été immédiatement dirigés vers un salon pour attendre le début du festival, qui commençait environ une heure et demie plus tard. On nous a donné des biscuits, et notre tenue pour la soirée. Tout le monde a ensuite sorti son téléphone pour se détendre et discuter. Je me suis juste allongé sur mon sac à dos et j’ai dormi environ 20 minutes. Par la suite, nous avons commencé à nous préparer. C’était la première fois que je portais quelque chose comme ça. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à la tenue avant, mais c’est vrai que les employés du festival portent tous la même chose. J’étais heureux de pouvoir faire partie du groupe. Il n’y a pas beaucoup d’étrangers qui ont l’occasion de le faire, surtout d’être traités comme des Japonais et non comme des étrangers.

 

On se prépare à... grimper!

Oui, nous sommes cool! Moi, Yohei et Satoshi

Nous avons ensuite quitté le bâtiment pour nous diriger vers le temple principal où le sanctuaire portatif a été placé pour commencer. Les gens se sont rassemblés autour et écouté quelques annonces. Les gars et moi riions de voir à quel point c’était fou. J’avais vraiment peur de me planter, mais je savais que j’allais y arriver. Après la première acclamation, nous nous sommes dirigés vers une certaine partie de la corde. Quelques gars et moi sommes allés au début de la ligne. De là, nous ne pouvions même pas voir le sanctuaire, c’est dire comment loin la corde avait été installée.

Au bout d’un moment, il a commencé à faire sombre et nous avons dû attendre pendant de longues périodes, d’où la raison pour laquelle ce gars est assis.

La première montée de la montagne était ridiculement raide et dangereuse. Bientôt, nous avons reçu le signal de départ et nous avons tiré un peu sur la corde. Je pensais que ça allait être beaucoup plus difficile, mais avec le personnel là-bas, et tout le monde, nous avons eu pas mal de pauses. Tout au long de la montée, nous tirions pendant environ 10 secondes, puis attendions 5 minutes. Ils avaient besoin d’ancrer les cordes un peu partout pour assurer la sécurité du sanctuaire et pour que la corde ne s’emmêle pas trop. Ils criaient : « Hippatte! », ce qui, d'après ce que j’ai compris, signifie tirer ha ha, et nous tirions tous jusqu’à ce qu’on nous dise d’arrêter. C’est ce que nous avons fait tout au long de la montée.

Le soleil s’est rapidement couché et nous ne pouvions pas voir grand-chose, ce qui rendait la situation encore plus dangereuse. Vous entendiez souvent quelqu’un dire : « Abunai! », ce qui signifie dangereux, lorsqu’il glissait ou tombait. Certains des habitants de la vieille ville se promenaient avec des lampes frontales.

J’avais l’impression que nous formions une équipe, ce qui a rendu les choses assez cool, car, comme je l’ai déjà dit, normalement, je n’aurais jamais pu être ici. Voilà le résultat de mes efforts en classe.

Environ 5 minutes avant d’atteindre le sommet, nous nous sommes arrêtés pour faire une pause. On nous a donné de l’onigiri et de l’eau pendant que les reporters et les cameramen tournaient des reportages sur le sanctuaire et certains des gars de judo. J’ai probablement été filmé en arrière-plan quelque part, mais je n’ai pas pris la peine de demander quand cela serait diffusé.

Après cette pause, nous avons transporté le sanctuaire jusqu’à la dernière partie de la montagne et la célébration a commencé. Ils ont commencé à faire rebondir le sanctuaire de haut en bas, comme ils le font très souvent lors des festivals ici au Japon. Mais ce qui était encore plus cool, c’est que j’ai pu porter le sanctuaire moi-même et sauter en cercle avec tout le monde! C’est devenu assez lourd à un moment donné, mais je dois dire que j’étais assez content de l’avoir fait!

Par la suite, ils ont amené le sanctuaire sous une tente, et la partie formelle de la cérémonie a commencé. Un homme vêtu de curieux vêtements entrait et sortait en portant des objets, en disant de longues phrases monocordes qui auraient pu être une prière…? Les noms de personnes importantes relatives à cet événement ont été cités. Au moment où tout ça se déroulait, j’avais trouvé un endroit plus haut dans un arbre pour mieux voir. L’un des hommes en face de moi m’a jeté un coup d’œil et m’a dit d’enlever le ruban que j’avais sur la tête. Après, j’ai regardé autour de moi, et tout le monde l’avait déjà fait. Ils ont dû l’annoncer, mais je n’ai même pas remarqué quoi que ce soit ou remarqué quand tout le monde l’a enlevé. Peut-être que c’est juste une coutume pendant les festivals.

Une fois que cela a été fait, on nous a servi du champagne et peu de temps après, nous étions en train de descendre la colline. Nous avons tous attrapé une partie de la corde et nous sommes revenus lentement. C’était aussi dangereux, mais je suis revenu sans blessure.

Nous avons rendu les tenues et on nous a servi un repas. Nous n’avions que 20 minutes environ pour manger avant le départ du bus, mais ce n’était pas trop mal puisque j’ai reçu deux bentos en tout qui m’ont depuis servi de déjeuner. On nous a déposés devant mon dortoir, heureusement pour moi, et je suis rentré chez moi, dans ma chambre, me sentant accompli et heureux!
 

Le repas qui nous attendait sur le chemin du retour.

¹ Forces japonaises d'autodéfense

² Préparation culinaire japonaise consistant en une boulette de riz, généralement enveloppée d'une algue nori. Source : Wikipédia

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