Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.
23 août 2012
Hommes herbivores

Ceci est un article pour une personne spéciale... qui m'a fait savoir aujourd'hui que je suis lente à mettre à jour mon blogue. Mais c'est difficile à faire quand il n'y a rien de nouveau qui se passe... J'ai donc décidé d'écrire sur quelque chose d'autre lié à la culture japonaise.
J'ai entendu parler pour la première fois de « Herbivore Men » au Canada, il y a environ un an, lorsque j'ai participé à un concours de discours japonais. Au moins deux ou trois des discours portaient sur ces « hommes herbivores », connus en japonais sous le nom de Sōshokukei danshi. Je ne comprenais pas le terme à ce moment-là, mais depuis que je suis au Japon, je l'ai entendu plusieurs fois (ainsi que d’autres nouveaux termes) et j'ai pensé que ce serait intéressant d'écrire là-dessus.
Auparavant, les hommes étaient considérés comme des Nikushokukei danshi (肉食系男子), en d'autres termes, des hommes carnivores. Ce sont des hommes qui poursuivent activement les femmes.
Cependant, un grand pourcentage d'hommes japonais tombent maintenant dans la catégorie des hommes Sōshokukei danshi (草食系男子), des hommes herbivores. Ces hommes sont passifs quand il s'agit de relations. Timides et doux, ils ne s'approchent pas ou ne poursuivent pas les femmes qu'ils aiment. Selon Wikipédia, ils « évitent le mariage ou d'avoir une petite amie » et « sont décrits de manière caractéristique comme frugaux et intéressés par le toilettage personnel ».
De nos jours, pour compenser ces « hommes herbivores », qui n'avoueront pas leurs sentiments ou ne demanderont pas aux filles de sortir avec elles, les filles ont commencé à devenir plus ouvertes dans les relations, devenant ainsi des Nikushokukei joshi (肉食系女子), des femmes carnivores.
Et il y a aussi deux autres termes que j'ai appris il n'y a pas si longtemps quand j'ai soupé chez les Iwasa.
Asperges au bacon (アスパラベーコン) : Vous savez comment le bacon enveloppe les asperges… À l'extérieur, le gars semble être un carnivore, mais il est en fait un herbivore à l'intérieur.

Remarque : Photo prise sur Google
Cigare au chou (ロールキャベツ) : C'est le contraire. À l'extérieur, le gars semble être un herbivore quand il est vraiment un carnivore à l'intérieur.

Remarque : Photo prise sur Google
C'est tout ce que je vais écrire aujourd'hui. Il y a beaucoup plus à explorer sur le sujet, mais c'est à peu près l'étendue de ce que je sais. Si cela vous intéresse, Wikipédia a une page sur certaines des causes possibles qui ont conduit à ce phénomène, et il y a d’autres sites Web sur Internet qui en parlent aussi.

18 août 2015
Camp d'entraînement Fujimi Kogen - Jour 2

Debout à 6 h. Toilette. Vêtements de course. Réunion à 6 h 45. Nous avons couru deux fois jusqu’au haut de la colline d'à côté, qui a une longue pente progressive. Ensuite, nous avons fait quelques sprints. J’ai pris une douche et le petit déjeuner. Puis, nous avons eu notre première vraie pause.

Cliquez sur les illustrations pour écouter sur SoundCloud.

Pendant la pause, j'ai pris le temps d'écrire mes réflexions.
Comme nous avions un peu de temps et que je savais qu'à la fin de la semaine, je ne voudrais pas le faire, je suis sorti pour faire une promenade, et j'ai pris quelques photos des environs (Fujimi Heights, Nagano, Japon).





De retour dans la nature, j'existe.
Le dîner d'aujourd'hui.
À l'entraînement suivant, j'ai fait quelque chose pour la première fois. Nous sommes sortis pour nous tenir en face de la salle de gym avec seulement la partie du haut de notre gi. Nous avons fait environ 30 minutes d'exercices de préhension à l'extérieur, au soleil, en chaussures, shorts et hauts de gis. Je pensais que ça finirait là puisque nous avions un troisième entraînement, mais non. Nous avons ramassé nos effets personnels et nous nous sommes dirigés vers la salle de gym ouverte où les entraîneurs avaient préparé une série d'exercices. Ils avaient placé divers outils d'exercices de poids dans deux grands cercles, l'un pour les poids lourds, et l'autre pour nous, les poids légers. Nous avions chacun un partenaire et j'ai été jumelé avec Fubuki. Ce qui s'est passé ensuite, c'est ce que j'avais vu beaucoup d'entre eux faire juste avant un tournoi. Nous faisions chaque exercice pendant 30 secondes, puis passions au suivant. Fubuki y est allé en premier, et je l'ai encouragé tout au long du premier tour. Puis ce fut mon tour. C'était difficile, oui, mais j'étais vraiment content de faire partie de ce groupe. Je m'étais toujours demandé ce que ça pouvait être.
Je suis reconnaissant envers Fubuki de m'avoir encouragé tout le temps, cela m'a permis de me surpasser. Parfois, Masaya, du groupe juste devant nous, m'encourageait aussi en criant « Mamoru! Hayaku! » qui signifie « Dépêche-toi Mamoru » (mon nom japonais). Nous avons fait deux tours chacun, puis nous avons fini avec l’inclinaison.

Vue du dortoir.

Il faisait beau et je me sentais prêt pour ce camp.
Après m’être changé, je suis allé directement à la cafétéria. Cette fois, j'ai dû m'asseoir avec de nombreux étudiants de 4ᵉ année. Je ne parlais pas vraiment beaucoup, et à cause de ça, ils me regardaient durement. Puis l'un d'eux m'a appelé Michael et m'a dit qu'il ne connaissait pas mon nom. Je me suis rendu compte qu'en raison de la barrière de la langue, j'étais une proie facile pour eux.
Cela va être une semaine difficile. Physiquement, mais aussi mentalement. On peut même dire émotionnellement…
Entraînement suivant. Difficile. J’avais la peau du dos, du cou et des bras complètement à vif. Nous avons fait beaucoup de préhension.


Je ne sais pas si vous pouvez voir à quel point mes bras sont rouges par rapport au fond blanc.
Ça faisait mal.
Après le souper, j'ai fait quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire lors d'un camp d'entraînement. J’ai participé à une séance d'entraînement supplémentaire. C'est Fubuki qui m'a invité. Il a dit qu'il allait faire des exercices et m'a demandé si je voulais l’accompagner. Au début, je pensais que c'était fou. Je pensais au lendemain, et comment j’allais être épuisé, mais je me suis dit, hé, s'il peut le faire, moi aussi. Et donc je suis allé à la salle de gym du camp, et j'ai travaillé mes abdominaux, mon dos et mes muscles pectoraux. Incroyable! Comme mon père me l'a souvent dit avant que je vienne ici, ce n'est pas le niveau de dévouement que je risque de retrouver à mon retour au Canada.


Je m'entraîne!
Muscles x 8. Fubuki est le 3ᵉ à partir de la droite.
19 août 2015
Camp d'entraînement Fujimi Kogen - Jour 3
Réveil matinal. Je me suis préparé, puis me suis rendu à la salle de gym, avec ma tenue de course. Après nous être inclinés, nous sommes divisés en poids légers, moyens et lourds. Notre groupe a dévalé la pente et suivi un chemin à l’intérieur d’une petite forêt. Notre entraîneur nous avait dit que nous ferions cinq tours, mais nous avons fini par prendre un chemin plus long, un parcours de 1,7 km. On nous a donc dit d'arrêter après trois tours. Ce matin s'est avéré être un bon pour moi. J'étais troisième au sortir de cette longue course. Ensuite, nous avons dû sprinter une fois autour d'un petit chemin, et de tous les athlètes de ma catégorie, j'ai fini par être le premier à finir ce sprint. Tout le monde était fatigué, mais, bien que je l’étais aussi, je me sentais assez bien. C'était notre dernier entraînement de course à pied. À partir de maintenant, je crois que nous allons marcher le matin, du moins c'est ce qui est inscrit à l'horaire.
Je suis resté très longtemps à m’étirer les jambes, puis de retour, j’ai pris une douche avant de courir vers la cafétéria pour le repas.
Les montagnes étaient magnifiques ce matin-là.
Le deuxième entraînement était similaire à celui d'hier! Nous avons commencé avec nos hauts de gi, fait quelques exercices de préhension devant la salle de gym. Ensuite, nous avons salué un homme qui est venu nous voir et qui a donné de l'argent à l'équipe. Par la suite, nous nous sommes dirigés vers le dojo et avons effectué des exercices similaires à ceux d’hier : exercices chronométrés avec un partenaire. Encore une fois, j'étais avec Fubuki, et nous avons tenu jusqu'au bout.
Ensuite, c’était le temps de dîner. J'ai gagné au jeu janken (roche-papier-ciseaux) à nouveau! Hourra! Deux pour moi!

Curry pour dîner. Sans vouloir offenser personne, mais le mien est un peu plus savoureux.
Regardez ce que j'ai trouvé au moment de me raser.

Énorme bibitte… l’air décontractée.

La vue du dortoir aujourd'hui.
L’entraînement de judo d'aujourd'hui était plus tôt, puisque nous avions un barbecue prévu en soirée. Ça a bien commencé, mais à un moment donné, je ne pouvais tout simplement pas bouger. J'ai atteint ma limite. Bien sûr, c'était difficile, mais ce n'est pas pour cette raison. Mon gi était très durci et chaque fois que je bougeais ou que mon adversaire tirait ma manche ou même juste à rester debout, les brûlures sur ma peau là où le gi frottait, m’empêchaient d’utiliser toute ma force. J'ai donc fait une pause pendant l’entraînement, incapable de bouger. Je devrais probablement acheter une chemise à manches longues ou quelque chose comme ça...
Ensuite j’ai fait une saucette dans le bain, et en route pour le barbecue. Je me suis retrouvé coincé avec tous les étudiants de 1ʳᵉ année. Ha ha, ils nous ont servi du riz, et nous avons commencé à cuisiner. J'ai pris l'initiative et j'ai placé la viande sur le gril. Nous avons continué à manger et nous avons continué à ajouter de la viande sur le gril. Mais en plus de toute la viande que nous avions, nous avons aussi reçu de la viande de nos sempai (seniors), de sorte qu’il a été impossible de finir la nôtre. À un moment donné pendant le repas, ils ont commencé une étrange compétition d'imitation où ils ont imité, à tour de rôle, des choses drôles ou des gens qu'ils connaissaient. Je n'ai pas tout compris, mais c'était amusant d’observer ce rituel.


Viande, viande, viande.
Et bien sûr, les légumes...

FEU!
Après avoir rempli mon estomac avec plus de viande que ce que j'ai pu manger la semaine dernière, j'ai discuté avec des amis et je suis retourné dans ma chambre.

Après m'être brossé les dents, j'ai regardé quelques gars jouer à un jeu de loup-garou que les Japonais semblent tous aimer.

Les gars, tous en train de texter en attendant leur tour.
Un jour de plus.